Constat n Les efforts que l'Etat a mobilisés pour faire de la PME/PMI une entité économique moderne, ont permis jusqu'au premier semestre 2009 de disposer de moins de 400 000 entreprises. Ce nombre représente presque la totalité du tissu industriel et près de 52% du PIB hors hydrocarbures, avec plus d'un million d'emplois créés. Cependant, depuis 2009, une année qui a vu la promulgation du décret portant sur l'instauration du crédit documentaire, le secteur de la promotion de la PME/PMI a certes progressé mais au ralenti. Les chiffres du Bulletin d'information publié par le ministère de tutelle notent clairement ce ralentissement. En effet, entre 2007 et 2008, le nombre d'entreprises privées s'est enrichi de 27 441 nouvelles, passant de 293 946 entreprises à 321 387, soit une évolution de 9, 34%. Mais entre 2008 et 2009, ce chiffre a perdu deux points en tombant à 7,63% (il n'y a eu que 24 515 nouvelles PME), tout en comptabilisant pour cette année 345 902 petites et moyennes entreprises. La différence de progression entre ces trois années successives est importante. Beaucoup d'observateurs imputent ce recul aux nouvelles mesures qui ont été prises récemment par le gouvernement en vue de réduire la facture salée des importations, et particulièrement le crédit documentaire. Malgré ces chiffres qui peuvent paraître importants, le nombre de PME reste largement en deçà des normes internationales, qui sont de 350 PME par 100 000 habitants/an. Actuellement en Algérie, ce nombre est de seulement 70 PME par 100 000 habitants/an, selon des statistiques. Le revers de la médaille est que nos PME ne naissent pas seulement au ralenti mais disparaissent parfois aussitôt mises sur pied ! Les jeunes, qui ont eu la chance de bénéficier d'un financement pour leurs projets se sont rendu compte que finalement le plus difficile ne réside pas dans la création d'une entreprise mais bien dans sa gestion et sa survie dans un marché concurrentiel. Pour nombre d'entre eux, l'enthousiasme de la création d'entreprise passé, l'aventure s'est avérée de courte durée. Le taux de «mortalité» de ces entreprises est estimé à 20% par an. Et même plus. A 50%, selon M. Djerrad, président de l'Union des experts comptables, qui estime que «cette saignée est due surtout à un manque d'accompagnement des jeunes promoteurs une fois leur entreprise créée». Les raisons sont multiples. On cite entre autres des difficultés importantes rencontrées dans le domaine des technologies et de la maîtrise des processus de production modernes, de la qualité des produits, de la formation du personnel et des ressources humaines en général, du management… D'autres spécialistes restent néanmoins optimistes, considérant que c'est un signe de bonne santé économique. Selon eux, «les entreprises qui disparaissent confirment qu'il y a une dynamique économique mais également une évolution et un développement des différents secteurs d'activité qui se transforment et même changent de vocation.»