Statistique n 80% de la délinquance juvénile est générée par les conflits conjugaux, ainsi que l'utilisation de la violence en l'absence de dialogue entre les conjoints. C'est ce qui ressort de l'enquête du réseau Nada, un collectif d'associations qui se propose d'œuvrer au respect et à la défense des droits de l'enfant, effectuée auprès de 500 enfants en situation de détresse. Les conflits de couples suivis généralement d'un divorce, contribuent à perturber les enfants qui finissent par adopter un comportement d'autodestruction. Cette attitude se caractérise par la négligence des études dans un premier temps ; une fugue s'ensuit dans la plupart des cas déséquilibrant l'enfant déjà déstabilisé. Les appels de détresse que le réseau Nada reçoit quotidiennement à travers son numéro vert «Je t'écoute» témoignent de «la souffrance et du traumatisme que cette frange vulnérable de la population, dont l'âge varie entre 13 et 19 ans, subit». Une situation dramatique qui, selon ce réseau, appelle à la mise en place de nouveaux mécanismes à même de gérer les conflits familiaux, par le biais de «médiateurs sociaux qui auront pour mission d'apaiser la tension au sein du couple et d'éviter d'en arriver à la justice», explique le président du réseau Nada, Abderrahmane Arar. Une proposition dictée par une préservation de «l'intérêt de l'enfant, qui n'est plus au centre des préoccupations de ses parents dès lors que ces derniers divorcent», remarque-t-il. La cellule familiale porte protection et sécurité à l'enfant, d'où l'importance, dit-il, de «l'accompagner et de le soutenir en cas de détresse». «Certains parents en difficulté socioéconomique vont même jusqu'à abandonner volontairement leurs enfants. D'autres les poussent à travailler, à mendier ou à se prostituer. La responsabilité des parents face à cet état de fait est grande», relève-t-il. Le réseau Nada lance, à ce titre, un appel pour une application plus rigoureuse de la loi visant à sauvegarder les intérêts de l'enfant. En effet, ce réseau algérien, qui intervient pour l'accompagnement, la protection, la promotion et le plaidoyer pour les droits de l'enfant, ambitionne d'instaurer un environnement sain qui protégerait l'enfant en priorité quelle que soit sa situation sociale.