Résumé de la 13e partie n Un immigrant d'origine allemande, Bruno Hauptmann, qui a payé un pompiste avec l'argent de la rançon, est arrêté. On fouille sa maison et l'on découvre sous le plancher la rançon. — D'où vient cet argent ? lui demande-t-on. — C'est un ami qui me l'a remis. Il était dans une boîte qu'il m'a chargé de garder chez moi jusqu'à son retour. Il est rentré en Allemagne pour revoir sa famille. Il m'a dit que s'il ne revenait pas je pouvais prendre la boîte ! — Quel est le nom de cet homme ? Dis-nous comment on peut le contacter ! — L'homme est mort ! On ne le croit pas bien sûr mais on entre en contact avec les autorités allemandes et l'on apprend qu'un homme du même nom que celui donné par Hauptmann est effectivement rentré des Etats-Unis, mais qu'il est mort peu après de tuberculose. L'histoire racontée par Hauptmann n'est donc pas inventée de toutes pièces, mais cela ne signifie pas que l'argent lui vient de son compatriote ; cela ne l'innocente pas aussi de l'accusation d'enlèvement et de meurtre. Or, pour convaincre le tribunal de sa culpabilité, il faut trouver des preuves. On se retourne alors vers les pièces à conviction trouvées sur les lieux de l'enlèvement : l'échelle qui a servi à monter dans la chambre du bébé et le ciseau de menuisier. L'échelle est remise à un expert en bois, Koehler, lequel, après l'avoir minutieusement étudiée, déclare que le bois avec lequel on l'a fabriquée provient de la National Lumber Compagny, une usine où travaille Hauptmann. Autre fait : il manque à l'un des degrés de l'échelle les clous, quatre clous carrés que l'on retrouve chez Hauptmann. Koehler montre aussi que l'échelle a été rabotée avec un rabot qui comporte une lame usée à certains endroits et qui laisse sur le bois de fines rainures. On examine le rabot de Hauptmann : sa lame, effectivement usée, laisse des traces sur le bois. Dernière preuve accablante : on retrouve chez Hauptmann le numéro de téléphone du professeur Condon qui a servi d'intermédiaire lors de la remise de la rançon. «C'était dans les journaux, j'ai voulu contacter le professeur pour proposer mon aide !» Faux : les journaux n'avaient jamais publié le numéro de téléphone du professeur. Celui-ci est appelé pour identifier la voix de l'homme à qui il a remis la rançon : c'est la même que celle de Hauptmann ! Celui-ci va continuer à clamer son innocence, mais l'enquête est achevée. Le procès s'ouvre le 2 janvier 1935, dans le New Jersey. Des centaines de journalistes, venus de tout le pays et de l'étranger, sont là pour couvrir l'événement. Il y a aussi de grands avocats comme Edward Reilly, qui s'est chargé de la défense. Le premier témoin appelé à la barre est Anna Lindbergh, la mère du bébé. Sa voix tremble d'émotion, mais elle raconte dans le détail les circonstances de l'enlèvement. C'est ensuite au tour de Charles Lindbergh de témoigner. Il répète le récit de sa femme, puis il parle de la remise de la rançon. La défense va se contenter de jeter le doute sur les témoins. Ainsi, elle va soupçonner la nurse, Betty Gow, de complicité : en tout cas, on reprochera à l'aviateur de ne pas avoir laissé la police l'interroger, ainsi que les autres employés de la maison, et elle se demandera s'il ne cherchait pas à couvrir quelqu'un. Même le professeur Condon n'échappe pas aux soupçons : pourquoi est-ce lui et non un autre qui a servi d'intermédiaire entre le ravisseur et Lindbergh ? (à suivre...)