Résumé de la 84e partie n Les filles se sont enfuies de chez l'ogresse pour atterrir chez une dame qui leur dit être la mère d'un ogre. Leur petite sœur – qui n'a pas voulu les suivre – est dévorée par l'ogresse. Comme elles n'ont pas où aller et que la nuit est tombée, les sept malheureuses entrent dans la maison. — Nous avons faim, disent-elles La vieille leur donne des dattes et des figues sèches ainsi que de la galette. Les petites se rappellent le repas de l'ogresse : des doigts et des orteils humains en guise de dattes et de figues. Elles mangent avec appétit, puis se rappellent leur sœur, la simple d'esprit qui a pris l'ogresse pour sa tante et a refusé de les suivre. — Hélas ! l'ogresse a dû la manger ! — Nous avons tout fait pour l'emmener avec nous, mais elle a refusé de nous suivre ! La vieille femme se lève, ouvre la fenêtre et hume l'air. — C'est l'odeur de mon fils, il arrive ! Les fillettes s'affolent. — Il va nous manger, bonne vieille femme, cache-nous ! — Hélas ! il n'y a qu'une pièce dans la maison et je n'ai plus d'étable pour vous cacher au milieu des animaux, mon fils a dévoré mes chèvres et mes moutons ! Elle regarde autour d'elle. — Il y a la grande gassa'â, le plat dans lequel je roule le couscous, vite, cachez-vous là ! Les fillettes se blottissent sous la gassa'â. — Quoi qu'il arrive, ne bougez pas ! La porte s'ouvre brutalement. Un ogre gigantesque, les cheveux et la barbe hérissés, entre, soufflant tel un soufflet de forge. La vieille court vers lui. — Bienvenue à mon fils chéri ! comment a été ta journée ? — Mal, répond l'orge. Il s'assied lourdement sur la banquette de ciment, qui fait face au foyer. — Je n'ai rien pris aujourd'hui…, j'ai faim ! — J'ai des dattes et des figues sèches, de la galette aussi ! L'ogre fronce les sourcils. — C'est de la chair humaine que je veux ! Il regarde sa mère. — Ah, si tu n'étais pas ma mère, je t'aurais dévorée ! — Mais tu l'as dit : «Je suis ta mère !» — On ne mange pas sa propre mère, dit-il avec regret. Il lève le nez et se met à humer : — Hum, hum… Qu'y a-t-il mon fils ? — Je sens comme une odeur humaine ! — Une odeur humaine ? Quel humain viendrait chercher refuge dans la maison d'un ogre ? — Je sens l'odeur et elle est forte ! (à suivre ...)