Résumé de la 8e partie n Les fillettes, qui ont trouvé refuge chez une ogresse, ont réussi à lui échapper. Elles frappent à la porte d'une maison habitée par une vieille femme, dont le fils est un ogre. Comme elles n'ont pas où aller et que la nuit est tombée, les sept malheureuses entrent dans la maison. — Nous avons faim, disent-elles. La vieille leur donne des dattes et des figues sèches ainsi que de la galette. Les petites se rappellent le repas de l'ogresse : des oreilles et des doigts humains à la place de dattes et de figues. Elles mangent avec appétit, puis se rappellent leur sœur, la simple d'esprit qui a pris l'ogresse pour sa tante et a refusé de les suivre. — Hélas ! l'ogresse a dû la manger ! — Nous avons tout fait pour l'emmener avec nous, mais elle a refusé de nous suivre ! La vieille femme se lève, ouvre la fenêtre et hume l'air. — C'est l'odeur de mon fils, il arrive ! Les fillettes s'affolent. — Il va nous manger, bonne vieille femme, cache-nous ! — Hélas ! il n'y a qu'une pièce dans la maison et je n'ai plus d'étable pour vous cacher au milieu des animaux, mon fils a dévoré mes chèvres et mes moutons ! Elle regarde autour d'elle. — Il y a la grande gassa'â, le grand plat dans lequel je roule le couscous, vite, cachez-vous sous lui ! Les fillettes se blottissent sous la gassa'â. — Quoi qu'il arrive, ne bougez pas ! La porte s'ouvre brutalement. Un ogre gigantesque, les cheveux et la barbe hirsutes, entre, soufflant comme un soufflet de forge. La vieille court vers lui. — Bienvenue à mon fils chéri ! comment a été ta journée ? — Mal, répond l'ogre. Il s'assied lourdement sur la banquette de ciment qui fait face au foyer. — Je n'ai rien pris aujourd'hui… j'ai faim ! — J'ai des dattes et des figues sèches, de la galette aussi ! L'ogre fronce les sourcils. — C'est de la chair humaine que je veux ! Il regarde sa mère. — Ah, si tu n'étais pas ma mère, je t'aurais dévoré ! — Mais tu l'as dit, je suis ta mère ! — On ne mange pas sa propre mère, dit-il avec regret. Il lève le nez et se met à humer : — Hum, hum… Qu'y a-t-il mon fils ? — Je sens comme une odeur humaine ! — Une odeur humaine ? Quel humain viendrait chercher refuge dans la maison d'un ogre ? — Je sens l'odeur et elle est forte ! (à suivre...)