Résumé de la 1re partie n Le chien, que le vieux voit en rêve, lui conseille de faire du bois de l'arbre sous lequel il est enterré un mortier à riz... Le temps de la récolte du riz était arrivé. Le vieillard prit son nouveau mortier et y entassa les grains. Ceux-ci commencèrent à pousser, mais au lieu de grains il en sortit une quantité de pièces brillantes en or. Les deux vieux se réjouirent de tout leur cœur. Or, les nouvelles se propagent vite et dans le petit village l'histoire du mortier se répandit comme une traînée de poudre. Le voisin envieux en perdit le sommeil de jalousie. Il pensait sans cesse au bonheur des vieux et à leur fortune. Il retourna chez ses voisins et leur demanda de lui prêter leur mortier à riz. — «Nous aimons tellement notre mortier que nous ne saurions nous séparer de lui, pas même une heure», lui dit le vieillard. Mais l'envieux ne se lassa pas. Chaque jour, il revenait avec la même demande, et comme les deux vieux étaient bons et qu'ils ne pouvaient refuser quoi que ce soit à un homme, ils finirent par prêter leur mortier à leur voisin. De retour chez lui, le voisin se mit vite à éplucher des grains de riz. Aidé de sa femme, il en amena des ballots entiers car il comptait bien faire une riche récolte de pièces d'or. Mais cette fois encore son avidité fut durement châtiée. Au lieu de pièces d'or, il n'en sortit que d'affreuses ordures puantes et de vieux os. L'homme fut rempli d'une violente colère. Il prit un marteau et avec rage il brisa le mortier en petits morceaux qu'il brûla. Le méchant homme courut en geignant chez ses voisins et d'une petite voix leur dit : — «Quel malheur ! Votre mortier s'est mis à flamber sans raison. Personne ne sait comment cela est arrivé. Je n'en suis pas responsable et je vous en ai porté la nouvelle aussitôt pour que vous ne l'attendiez pas en retour.» Les bons vieux furent naturellement très peinés en apprenant ce qui était arrivé. Ils allèrent se coucher bien tristes. Une fois encore, le vieil homme vit son chien en rêve. Il le consola et lui dit d'aller chez son voisin et de lui prendre les cendres du mortier brûlé, de les emporter sur la grande route, et lorsque le roi passerait de grimper sur les cerisiers encore dénudés et d'y répandre les cendres. Au passage du cortège royal, les cerisiers fleuriraient aussitôt dans toute leur splendeur. Le matin suivant, le vieillard alla chez son voisin et emporta les cendres de son mortier. Et comme le chien le lui avait dit, il les mit dans un sac et s'en alla sur la grande route, là où les cerisiers étaient encore nus, car ce n'était pas encore la saison où les arbres se parent de leurs robes de fleurs multicolores et odorantes. (à suivre...)