RESUME : Maya décide de rendre enfin visite à son père. Ce père qu'elle n'avait encore jamais eu le loisir de rencontrer. Samia ne voulait pas l'accompagner, mais lui remet une ancienne carte de visite de Djamel. Maya va de découverte en découverte… 79eme partie Sans plus hésiter, elle appuie sur la sonnette. Une minute passe avant qu'un homme d'une cinquantaine d'années, habillé d'une robe de chambre en soie, sorte de la maison. C'était déjà le crépuscule, et l'homme se demandait sûrement qui pouvait lui rendre visite à cette heure tardive. Il s'approche du portail et remarque la jeune fille en jean's et blouson. - Bonsoir, mademoiselle. Que puis-je pour vous ? Maya perd de son assurance. Cet homme est son père ! Elle tente d'articuler un mot, mais n'y parvient pas. L'homme ouvre le grand portail et lui fait signe de s'approcher. - Je peux vous aider ? Vous paraissez bouleversée. Il avait gardé une très belle allure. Son visage ne portait à proprement parler aucun signe du temps, hormis les quelques cheveux gris qui ornaient ses tempes. Il portait aussi une moustache, maintenant. Maya tente de sourire. Mais c'est une grimace qui se dessine sur son visage. Elle regarde l'homme en face d'elle et recule d'un pas. Va-t-elle se sauver ? Va-t-elle fuir encore après toutes ces années d'exil maintenant que son père est là, devant elle ? Djamel contemplait la jeune fille. Elle est bien jeune, se dit-il, et ressemble… Oui, il y a en elle quelques traits de ressemblance qui lui rappellent quelqu'un. Qui donc ? La jeune fille semblait hypnotisée. De quoi a-t-elle donc peur ? Cherchait-elle du secours ? Quelqu'un l'a-t-il agressée ? Ces traits… ces cheveux… ces yeux… Mon Dieu, Non ! Ce n'est tout de même pas Samia. Cette fille est beaucoup trop jeune. Tout à coup il sentit un poignard s'introduire tout doucement dans son cœur. L'instinct paternel. Cette jeune fille est sa propre fille ! Djamel vacille. Il se retient à la grille et Maya court pour le soutenir et l'empêcher de tomber. - Papa ! s'écrie Maya. L'homme se reprend à temps pour ne pas tomber. Il regarde un moment sa fille, puis la prend dans ses bras et se met à sangloter comme un enfant. Maya pleurait aussi. - Papa ! Ô papa ! Tu m'as tellement manqué ! - Eh moi donc ! Ils restèrent ainsi enlacés sans pouvoir prononcer d'autres mots. Djamel regardait sa fille, puis l'embrassait, et ce manège reprenait sans discontinuité. Enfin, le père et la fille redescendirent sur terre. Djamel prend les mains de Maya et recule un peu pour la contempler. - Que tu es belle ! Tu ressembles beaucoup à ta mère, tu sais. - C'est ce qu'on me dit, répondit Maya en riant. C'est normal, non ? Djamel rit. - Bien sûr. Samia a toujours eu le dessus sur moi. Mais comment es-tu venue ? Comment as-tu fais pour retrouver la maison ? Ta mère est-elle toujours en Europe ? - Doucement, doucement, papa. Tu sauras tout. Mais il commence à faire nuit et nous sommes toujours sur le trottoir. Y. H. (À suivre)