Situation n Nos exportations hors hydrocarbures restent insignifiantes, malgré les efforts consentis par les institutions créées à cet effet. Elles ne représentent que 2% du total des exportations. Si les discours n'ont pas manqué de mettre en avant la nécessité d'une stratégie efficace pour relancer ce domaine et ce, depuis les années 90, dans les faits rien ne laisse espérer un changement dans un futur proche. Et c'est ce qui ressort de la table ronde organisée hier, dimanche, par le Forum d'El Moudjahid, sur le thème de la «stratégie nationale en matière d'exportations hors hydrocarbures». «C'est avec une espèce d'amertume que je parle des exportations hors hydrocarbures. Ce sont toujours les mêmes discours qui reviennent mais les décisions n'arrivent pas à voir le jour» a, en effet, déclaré le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Zoheir Benslim. Ce dernier s'est, d'ailleurs, posé la question sur l'existence de la volonté d'exporter. «Veut-on réellement exporter ?», a-t-il lancé à l'adresse de l'assistance avant de répondre, sans détour, par la négative. «Non», a-t-il dit avant de souligner : «Jamais durant ces dernières années on ne s'est penché réellement sur cette question.» Le président de l'Anexal pense que la tendance actuelle favorise plus l'importation que l'exportation, fustigeant l'ex-ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement Abdelhamid Temmar, «qui a parlé de stratégie industrielle qui insufflera toute une dynamique économique et qui n'a rien fait de concret». M. Benslim a regretté que «la mise en place du Conseil national des exportations, prévue par la loi de 2004, ne soit pas encore concrétisée à ce jour». «Quand on n'a pas d'objectif, on ne risque pas d'avoir quelque chose», a-t-il ironisé avant de souligner que l'Etat doit faire de l'exportation un objectif prioritaire pour que notre économie sorte de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. «L'Etat doit faire de ce domaine un objectif prioritaire et doit mettre en place une politique nationale claire et à long terme, visant la diversification et la promotion des exportations hors hydrocarbures», a-t-il plaidé. M. Benslim donne l'exemple de la Tunisie dans ce domaine, où les promoteurs de projets bénéficient de 10 ans d'exonération fiscale, de 25% de soutien à l'investissement à fonds perdus. «C'est cela l'encouragement», a-t-il dit. Pour sa part, le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, Zaïm Bensaci, a souligné le manque criant de sous-traitance. Il a mis en exergue la faiblesse des négociateurs algériens qui, selon-lui, ne savent pas faire fructifier les dollars dépensés en biens et équipements importés. Il a cité l'exemple des avions achetés pour renforcer la flotte d'Air Algérie pour 400 millions USD, avec des contrats qui n'incluent aucune mesure d'accompagnement, comme l'implantation en Algérie d'une filiale qui fabrique la pièce détachée.