Résumé de la 19e partie n Le suicide d'un jeune homme, partisan de la secte le Temple du peuple, provoque un débat aux Etats-Unis entre partisans et adversaires des sectes. Le suicide du jeune homme, loin de porter préjudice à Jim Jones, va lui faire de la publicité et lui attirer de nouveaux adeptes. Il est vrai que Jim Jones est un homme qui sait parler et convaincre. «On m'accuse d'avoir provoqué la mort de ce jeune homme. Mais est-ce vraiment mon discours qui l'a poussé à se jeter sous le métro ?» Il donne un violent coup sur la table. — non ! Au contraire, moi, je l'ai poussé à vivre… à vivre dans la pureté, à renoncer au péché, à servir Dieu ! S'il y a bien des coupables, ce sont les parents de ce malheureux qui n'ont pas su lui faire aimer la vie !» Dans une séance avec ses partisans, il déclare. — Mes frères, prions pour l'âme de ce malheureux garçon, que Dieu lui pardonne ses péchés. Par son geste, il a racheté ses fautes ! Quelques jours après, l'émotion soulevée par le suicide du jeune disciple du Temple du peuple tombe. L'attention du public porte sur d'autres sujets… Jim Jones, lui, jubile : on a parlé de son Temple. Certes, ses sermons attirent beaucoup de gens, mais ses passages à la télévision ont donné une large audience à ses idées. Si certaines personnes sont scandalisées par son discours, d'autres le trouvent fascinant et pensent que l'homme a été diffamé. «Est-ce un crime d'éveiller les gens et de les pousser à la vertu ?» Les nouvelles recrues affluent, des dons lui sont versés sur un compte au nom du révérend : sa fortune sera estimée, à la fin, à onze millions de dollars. Cependant, si les adeptes affluent au Temple du peuple, beaucoup repartent au bout de quelques jours ou de quelques semaines seulement dans la secte. Si certains sont rebutés par les croyances absurdes de la secte qu'ils découvrent au bout de quelques jours seulement, d'autres sont découragés par sa discipline spartiate. «On ne dort que quelques heures, expliquent les transfuges. on mange très peu et souvent uniquement des légumes et des fruits, et quand on ne travaille pas, on est tout le temps en train de marcher… Le révérend dit que l'oisiveté est la mère de tous les vices !» Mais par-dessus tout, le révérend interdit à ses adeptes la solitude. Personne ne doit rester seul, ne serait-ce qu'un court instant. L'intention du révérend est très claire : personne ne doit se retrouver seul pour ne pas se poser de question, pour ne pas remettre en cause le gourou… Au demeurant, celui-ci ne regrette pas ceux qui partent car, répète-t-il, il n'a pas besoin de faibles. «Mes disciples, dit-il, doivent croire à ce que je dis et ils doivent faire ce que je leur demande. Ils me doivent amour et obéissance !» Ceux qui restent sont, en effet, comme les voit Jim Jones, de véritables jouets entre ses mains, malléables à souhait. Il exige d'eux un véritable serment d'allégeance. Ils lui jurent fidélité et amour. Quant à lui, il pense et agit à leur place ; leur argent, leurs biens et même leur vie lui appartiennent. Et ce n'est pas une image de dire que leur vie lui appartient ! (à suivre...)