Résumé de la 74e partie n Tous se posent la question de savoir qui a tué Carmichaël... Alors, il a été tué par quelqu'un qui était déjà à l'hôtel ? — Certainement… et je préciserai même «par quelqu'un qui se trouvait dans cette aile-ci de l'hôtel». J'avais l'œil sur l'escalier et personne n'a pu venir par là. Après quelques secondes de réflexion, il ajouta : — Ce qui limite singulièrement le nombre des suspects. Il n'y avait dans cette aile que vous, moi, Mrs Cardew Trench, Marcus Tio et ses sœurs, un couple de vieux domestiques dans, la maison depuis des années, un certain Harrison, de Kirkouk, qui semble des plus honorables, et une infirmière de l'hôpital juif... Ils pourraient tous être le coupable... mais il est peu probable que l'assassin soit l'un d'eux... — Pourquoi ? — Parce que Carmichaël se tenait sur ses gardes. Il savait qu'il approchait de l'instant le plus redoutable de sa mission et c'était un homme qui flairait le danger. Une sorte d'instinct l'avertissait. Cette fois... — Les policiers ? — Ils ne sont arrivés qu'après... Ils venaient de la rue et quelqu'un a dû leur faire signe... Mais ce n'est pas l'un d'eux qui a tué… Carmichaël a été frappé par quelqu'un qu'il connaissait bien, quelqu'un en qui il avait confiance… ou qu'il tenait pour quantité négligeable. Si seulement je savais laquelle choisir de ces hypothèses !... Rallier Bagdad, retrouver Edward, pénétrer les secrets du Rameau d'Olivier, c'était un programme magnifique. Enthousiasmant. Mais maintenant que Victoria avait atteint deux au moins de ses objectifs, et à ses yeux les plus intéressants, son exaltation était tombée et, dans les rares moments où elle s'interrogeait, il lui arrivait de se demander ce que diable elle était venue faire en Orient. Edward ? En le revoyant, elle aurait crié de joie. Maintenant, elle savourait son bonheur avec calme. Elle aimait Edward, Edward l'aimait, ils travaillaient tous les deux sous le même toit... Mais, à y bien regarder, que cherchaient-ils et où voulaient-ils en arriver ? Edward avait réussi, elle ne savait trop comment, à lui décrocher au Rameau d'Olivier un emploi chichement payé. Elle passait la plus grande partie de son temps dans une pièce obscure, constamment éclairée à la lumière électrique. A longueur de jour, elle pianotait sur une mauvaise machine, tapant avec une égale indifférence des lettres, des communiqués et des manifestes, tout cela relatif aux activités diverses du Rameau d'Olivier, une association dans le programme de laquelle Il y avait «à boire et à manger». D'après Edward, il y avait dans le Rameau d'Olivier «quelque chose de pas catholique». Mr Dakin semblait partager cette opinion. Victoria était là pour tâcher de découvrir si elle reposait sur quelque chose. Elle aurait bien voulu «trouver quelque chose», mais elle ne trouvait rien et, autant qu'elle en pouvait juger, ne trouvait rien parce qu'il n'y avait rien à trouver ! (à suivre...)