Décision n Israël a posé une nouvelle condition à tout accord de paix avec les Palestiniens et la Syrie en exigeant l'approbation par référendum de toute concession territoriale aux termes d'un accord de paix. Il paraissait déjà improbable auparavant sur ces deux volets, un accord de paix qui repose sur cette décision a été rejeté par la Syrie et les Palestiniens qui rappellent que le droit international exigeait le retrait de Jérusalem-Est et du Golan, considérés comme des territoires occupés par la communauté internationale, qui n'a jamais reconnu leur annexion. Par cette loi, Israël «montre qu'il rejette les principes d'une paix juste et globale prévus par les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l'ONU et par le principe de l'échange de la terre contre la paix», affirme le ministère syrien des Affaires étrangères. Le Parlement israélien a définitivement adopté lundi soir une proposition de loi imposant pour la première fois la validation par référendum de tout retrait des territoires sur lesquels s'exerce la loi israélienne, dont le plateau syrien du Golan et Al Qods, deux territoires annexés par Israël, avant la ratification d'éventuels traités de paix avec Damas et les Palestiniens. Le texte «s'adresse à ceux qui se font encore des illusions sur le gouvernement israélien et qui pensent qu'il recherche la paix», selon le ministère syrien. S'exprimant lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a, de son côté, estimé hier, mardi, dans la soirée qu'un telle initiative visait à «bloquer un règlement politique». «La position israélienne bloque un règlement politique et toute voie menant à la paix», a dit M. Abbas à Ramallah, affirmant que le gouvernement israélien «aurait dû consulter par référendum le peuple israélien en vue d'aboutir à un règlement final de la question palestinienne et de toutes les autres questions en suspens». Même le ministre de la Défense, Ehud Barak, a émis des doutes sur le caractère «nécessaire ou urgent de cette loi». A ces yeux, une telle loi «pourrait affirmer qu'Israël s'oppose à la paix en s'entravant lui-même pour éviter d'avancer dans le processus de paix». La loi en question prévoit toutefois une dispense de consultation populaire si une majorité qualifiée des deux tiers (80 députés sur 120) se prononce pour un retrait. La Syrie et Israël avaient repris en mai 2008 des négociations de paix indirectes par le biais de la Turquie, interrompues à la suite du déclenchement en décembre 2008 d'une vaste opération israélienne dans la bande de Gaza. Sur le volet palestinien, la reprise des négociations est toujours suspendue à l'arrêt de la colonisation israélienne.