Résumé de la 21e partie n Les spécialistes qui s'intéressent à Jim Jones parlent déjà de paranoïa : atteinte psychique qui se manifeste justement par un délire de persécution qui tourne à la folie. Dans le délire de Jim Jones, on retrouvera tous les caractères de la personnalité paranoïaque mais exacerbés avec souvent une froideur affective, un besoin de dépendance de l'autre envers lui, un entêtement irraisonné, des attitudes asociales et procédurières. Le gourou passe successivement d'états dépressifs à des états de mégalomanie, se prenant pour le maître du monde. Il a la conviction de détenir la vérité, d'être l'élu de Dieu ; si les hommes ne le reconnaissent pas encore, c'est la faute au diable qui leur ferme les yeux et les détourne de lui… «Satan cherche à me piéger, c'est lui qui est derrière mes adversaires, c'est lui qui se cache derrière ces journalistes qui veulent me perdre…» Et dans chaque discours qu'il prononce, il ne cesse de crier : — Luttons contre le diable, mes frères, ne lui laissons aucun moment de répit ! Et le diable, dans cette Amérique matérialiste et païenne est très fort, puisqu'il est soutenu par la puissance de l'argent qui commande tout. S'il y reste plus longtemps, il n'est pas impossible qu'il parvienne à avoir raison de lui et de son église… C'est alors que l'idée germe dans son esprit malade : il faut partir ! Pourquoi en effet continuer à prêcher dans un pays où on le critique tant ? Portant, il continue à vouloir apporter la bonne parole du salut à des gens qui ne sont intéressés que par leur bien-être matériel. «Il faut partir !» Ses adeptes l'écoutent, abasourdis. — Nous allons quitter l'Union ! Et il ajoute aussitôt : — que ceux qui m'aiment me suivent ! Ses adeptes – auxquels il n'a pas demandé leur avis – l'applaudissent. — bravo, maître, bravo ! Et lui, répète : — m'aimez-vous, vraiment ? Et à eux de crier, en chœur : — oui, maître, nous t'aimons ! Oui, ils l'aiment tous et ils sont près à le suivre jusqu'au bout du monde. Mais le monde auquel le révérend veut les conduire n'est pas le bout du monde : il est même proche des Etats-Unis puisque il s'agit de la Guyane. Mais la région où il veut s'installer n'est pas une ville de ce pays ou même un village : il s'agit de la jungle ! «Nous plongerons dans la nature sauvage et pure, explique-t-il, où nous pourrons adorer le Seigneur sans être distraits. Il n' y aura plus personne pour nous persécuter ni pour combattre notre foi !» Il lance de nouveau son appel : — Qui m'aime me suive. près d'un millier d'adeptes, hommes, femmes et enfants le suivent pour une aventure, au début passionnante, mais qui finira en tragédie… (à suivre...)