Résumé de la 48e partie n Victoria apprend qu'Edward est à Bassorah. Elle ne sait pas quand il rentrera et songe à l'état désespéré de ses finances… Il faut en finir avec les guerres, les malentendus, les haines qui déchirent le monde. Il faut rapprocher les peuples, et l'on ne peut y parvenir que par l'art et la poésie… Lancé sur son sujet favori, le docteur Rathbone poursuivit, s'échauffant un peu : — J'ai fait traduire le Songe d'une nuit d'été en quarante langues différentes. Ainsi, à l'heure actuelle dans quarante pays différents, des jeunes gens peuvent tirer bénéfice de ce chef-d'œuvre de toutes les littératures. Le secret de notre action c'est qu'elle s'appuie uniquement sur les jeunes ! Avec les aînés, il est trop tard. Ceux qui doivent mieux se connaître pour mieux se comprendre ce sont les jeunes ! Cette jeune fille que vous avez vue en bas et qui vous a fait monter, c'est une Syrienne de Damas. Elle s'appelle Catherine et elle est sensiblement du même âge que vous. Normalement, vous ne l'auriez jamais rencontrée et à la base il n'y a entre vous et elle rien de commun. Vous êtes pourtant accessibles aux mêmes beautés et c'est pourquoi au Rameau d'Olivier tous les pays sont représentés : la Russie, l'Irak, la Turquie, l'Arménie, l'Egypte, la Perse, etc. On lit les mêmes livres, et en confrontant les points de vue on découvre le monde... et l'on travaille pour l'avenir de la civilisation et de l'humanité ! Victoria aurait eu là-dessus son mot à dire. Elle n'avait pas tellement de sympathie a priori pour les jeunes femmes du Rameau d'Olivier, toutes plus ou moins disposées à se jeter au cou d'Edward, et en ce qui concernait plus particulièrement Catherine il ne lui semblait pas qu'elle eût la moindre envie de faire avec elle plus ample connaissance. Cependant, intarissable, le docteur Rathbone continuait son discours : — Edward est merveilleux : il s'entend avec tout le monde, avec les garçons, parfois pourtant assez difficiles à manœuvrer, comme avec les filles qui sont, elles, toutes en adoration devant lui. Et Catherine la première ! Victoria se sentait moins désireuse que jamais de faire amitié avec la Levantine. — Tout cela pour vous dire, conclut le docteur Rathbone avec un sourire, que nous serons enchantés de vous voir travailler avec nous ! C'était un congé... Victoria serra la main que le docteur Rathbone lui tendait et se retira. Au pied de l'escalier, elle passa devant Catherine, en conversation avec une jeune femme qui tenait une petite mallette à la main. C'était une jolie brune, et Victoria eut l'impression de l'avoir déjà rencontrée quelque part. Or, l'autre ne semblait pas la reconnaître. Quand Victoria était apparue en haut des marches, les deux femmes parlaient avec animation, en une langue qu'elle ne connaissait pas. Elles se turent en l'apercevant et la regardèrent. Victoria passa devant elles, en se forçant à articuler un «au revoir» presque poli, et gagna la rue. (à suivre...)