Résumé de la 76e partie n Victoria perd son temps au Rameau d'Olivier où la vie lui semble bien monotone... Elle faisait sans plaisir un travail mal payé et elle n'avait même pas la consolation de voir souvent Edward, presque toujours en mission dans un coin ou dans un autre. Il venait de rentrer de Perse. Durant son absence, Victoria avait eu avec Dakin une courte conversation. Il lui avait fait dire de se rendre au Tio Hôtel et de demander si elle n'avait pas laissé une jaquette dans la chambre qu'elle avait occupée. On lui avait répondu que non, puis Marcus était arrivé, qui l'avait emmenée sur les bords du Tigre pour «boire quelque chose». En chemin, ils avaient aperçu Dakin, Marcus l'avait appelé, ils avaient continué la promenade à trois et, les verres servis, Marcus s'était éclipsé sous un prétexte, laissant Victoria et Dakin en tête à tête. Un peu gênée, la jeune fille avait avoué qu'elle n'avait encore rien appris d'intéressant. Dakin avait prononcé des paroles rassurantes. — Ma chère enfant, vous ne savez même pas ce que vous cherchez et rien ne prouve qu'il y ait quelque chose à découvrir. Dites-moi seulement quelle impression vous fait le Rameau d'Olivier maintenant que vous le connaissez un peu ! — C'est la boîte la plus embêtante que j'aie jamais vue ! — Embêtante, mais honnête ? Elle avait réfléchi avant de répondre. — Je n'en sais rien, finit-elle par dire. Tous ces gens-là n'ont qu'une idée en tête. Dès qu'on leur parle «culture» tout va bien. Vous voyez ce que je veux dire ? — Si je comprends bien, vous-voulez dire qu'ils ne s'interrogent pas, qu'ils ne se demandent pas si ceux qui les conduisent sont de bonne foi ou non. La plupart d'entre eux, j'en suis sûr, sont des sincères. Mais, sous cette «culture», qu'est-ce qui se cache ? Victoria confessa son ignorance. — Tout ce que je sais, c'est qu'on devine des menées communistes. C'est également l'opinion d'Edward. II me fait lire Karl Marx et je laisse traîner mon livre pour voir ce que seront les réactions... — Vous en avez eu ? — Pas encore. — Et Rathbone ? C'est un honnête homme ? Victoria ne sut que répondre. — A vrai dire, reprit Dakin, Il est le seul qui m'inquiète là-dedans ! Parce que lui, c'est quelqu'un. Supposons qu'il ait vraiment un complot communiste. Des étudiants, des jeunes révolutionnaires n'ont pas la plus petite chance d'approcher le Président. La police de la rue étant, par ailleurs, assurée, un attentat à la bombe sera pratiquement impossible. Mais Rathbone, lui, pose un autre problème. C'est un savant, un homme qui a fait beaucoup de bien et qui sera, s'il le désire, de toutes les réceptions organisées en l'honneur des hautes personnalités attendues à Bagdad. Il aura toutes les possibilités... et j'aimerais bien savoir à quoi m'en tenir sur son compte. Victoria, comme Dakin, se persuadait que Rathbone était le seul personnage «intéressant» du Rameau d'Olivier. (à suivre...)