Ce matin, le juge antiterroriste Baltasar Garzon devait interroger un Algérien arrêté lundi dernier à San Sebastian. Ce dernier aurait déclaré, en janvier à la police basque, lors de son arrestation pour une histoire de drogue et de tapage nocturne : «Vous allez voir, on va tuer plein de Madrilènes, on va remplir les rues de La Castellana de morts.» L'enquête sur les attentats de Madrid qui ont fait, le 11 mars dernier, 200 morts et un peu plus d?un millier de blessés, risque d?explorer à partir de ce mercredi une «piste algérienne». En effet, le juge madrilène, Baltasar Garzon, dont l?enquête progresse sur la piste d?une filière terroriste marocaine, devra interroger ce matin un Algérien arrêté lundi à San-Sebastian (Pays Basque). Les policiers basques qui avaient eu affaire à cet individu, dont l?identité n?a pas été révélée, pour une affaire de drogue et de tapage nocturne en janvier, se sont souvenus qu'il leur avait déclaré à l'époque : «Vous allez voir, on va tuer plein de Madrilènes, on va remplir les rues de La Castellana de morts». Les policiers ont déclaré aussi que l?Algérien avait aussi mentionné, le mot «Atocha», le nom de la gare où ont explosé les bombes du 11 mars, mais les policiers n'avaient pas alors accordé de crédit à ses propos ni ne les avaient consignés au procès-verbal. L?arrestation de l?Algérien a été confirmée, faut-il le souligner, hier mardi par le gouvernement autonome du Pays basque. Par ailleurs, selon la radio madrilène Cadena Ser, un Algérien déjà connu par la police, Saïd Arel, aurait coordonné la préparation des attentats de Madrid sous les ordres du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, soupçonné de liens avec Al-Qaîda, et dont la tête a été mise à prix par Washington pour 10 millions de dollars. Le juge Baltasar Garzon, le chef de file de la traque antiterroriste, a entre les mains, à l?heure actuelle, un grand nombre de personnes impliquées. Les enquêteurs estiment avoir identifié, à l?heure actuelle, six Marocains comme étant les auteurs matériels des attentats de Madrid et se concentrent désormais presque exclusivement sur une «piste marocaine» liée au réseau terroriste islamiste Al-Qaîda, en plus de deux indiens que New Delhi tente de blanchir coûte que coûte. Parmi ces six Marocains, cinq sont en fuite et le sixième, Jamal Zougam, compte parmi les cinq suspects arrêtés.