Résumé de la 27e partie n Sofiane annonce à sa mère son intention d'épouser Nadia, mais il n'a pas encore fait part de ses intentions à la jeune femme. Il vient de garer sa voiture dans le parking de l'hôpital et s'apprête à rejoindre son service quand il voit venir, dans sa direction, deux femmes. Il ne les connaît pas et va passer quand, brusquement, il se retourne ; — Nadia ! crie-t-il Il ferme un instant les yeux, se projetant quinze années en arrière ; Une jeune fille est là devant lui, avec un maillot couleur bleu ciel, qui la recouvre de l'entre-jambe jusqu'au cou, elle a de belles jambes en fuseau, des bras longs et harmonieux et des cheveux de jais, qui tombent sur ses épaules. Ses grands yeux couleur miel, aux longs cils, semblent des ailes d'oiseau, l'invitant à un merveilleux voyage. Il ouvre les yeux. La jeune femme s'est retournée et le regarde. Elle n'est pas en maillot de bain mais porte un pantalon et une veste, elle a à peine grossi et elle a coupé ses cheveux, mais elle a toujours de grands yeux aux cils frémissants… — Nadia, répète-t-il, en haletant ; — Oui, dit la jeune femme, on se connaît ? — Quoi ! s'exclame-t-il, tu ne m'as pas reconnu ? Elle fait l'effort de le reconnaître, mais elle n'y parvient pas. La femme qui est avec elle, la pousse du coude, lui suggérant des noms ; — Non, non, dit-elle — Sofiane, dit-il, dans un souffle — Sofiane, fait-elle, non… — Cet été-là, dit-il, il y a quinze ans, la plage ! Son visage s'éclaire ; — Ah, oui, dit-elle Elle rougit aussitôt. La femme la presse ; — C'est… c'est quelqu'un que j'ai connu, quand nous étions en vacances ici… — Ah, c'est une époque lointaine, dit la femme… Autrefois, j'avais la santé, mais plus maintenant ! Vous êtes malade ? demande Sofiane. Je suis médecin et je travaille ici, j'ai aussi un cabinet ; Le visage de la femme s'illumine ; — Ah, vous pouvez alors nous assister ! Cela tombe bien : la femme souffre d'une maladie qu'on traite dans son service. — Venez, dit-il à Nadia… Je vais l'introduire ! La jeune femme est si intimidée qu'elle n'ose pas lever les yeux. — Alors, demande-t-il, en vacances en Algérie. — Nous sommes rentrés depuis cinq ans, dit-elle —Définitivement ? demande-t-il surpris — Oui ! — Et ton petit frère, Djaâfar, je crois… — Il est mort, il y a cinq ans aussi…. A suivre K. Yerbi