Résumé de la 99e partie n Les caravaniers discutent avec leur chef. Il s'agit de commerçants, spécialisés dans la vente de produits déterminés. Après le marchand de perles, un autre homme avance. — Moi, ma spécialité, ce sont les tapis ! Il va chercher un modèle et le montre à ses compagnons. — N'est-ce pas qu'il est beau ? — Moi, dit un autre, ce sont les burnous… Lui aussi exhibe un spécimen de ses achats. — Il vient de Ghadamès… — Les burnous de Ghadamès sont réputés… — Mais il y a beaucoup de faux, explique le marchand. — Je suppose que tu sais reconnaître le vrai du faux ! — Bien sûr ! — Allez, enseigne-nous ton art… — Il faut être spécialiste, mais je vais vous montrer comment procéder. Et le marchand explique comment reconnaître un vrai burnous de Ghadamès d'un faux. C'est ensuite le tour de chaque commerçant qui vient proclamer son savoir sur une marchandise. On se retourne vers le moqqadem et on lui dit. — Et toi, homme de Dieu, quel est ton savoir-faire ? L'homme toise chacun et lance. — Moi, je ne vends ni des tapis ni des burnous… — Mais que vends-tu, homme de Dieu ? — Je suis allé approvisionner ma zaouïa en denrées… Je ne suis pas un marchand comme vous ! Je ne fais pas de commerce ! On s'étonne de cette réponse. — Mais dans la vie, tu dois bien avoir un savoir-faire… — Moi, dit le moqqadem, j'ai le savoir tout court ! On lui demande des explications. — Que sais-tu que nous ne sachions pas ? — Moi, j'embrasse la science dans son ensemble ! — Parle-nous de tes connaissances. On lui fait une place. — Moi, dit le moqqadem, j'ai d'abord appris le Livre de Dieu ! Il se retourne vers ses compagnons. — Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui connaisse le Coran dans son intégralité ? On se regarde. — Moi, je connais telle sourate ! — Et moi, telle autre… Mais le moqqadem reprend sa question : — J'ai dit : y a-t-il quelqu'un qui connaisse tout le Coran ? On se regarde de nouveau. — Aucun, homme de Dieu ! (à suivre...)