Résumé de la 2e partie n Pour remercier Mehmet Agha, le padichah d'Halep lui fait cadeau de 40 jeunes filles que lui, à son tour, offre au padichah d'Antep... Or, le padichah d'Antep avait une fille en âge d'être mariée. Des vizirs, des sages et beaucoup d'autres personnages importants avaient voulu l'épouser, mais il n'avait jamais accordé sa main à qui que ce soit. Pour cet homme, il fait une exception, toutefois il désire auparavant faire sa connaissance. Il fait appeler le Chef-Caravanier et lui demande d'aller chercher cet homme. Comme celui-ci rétorque qu'il habite un peu loin, le Padichah lui donne mille livres, une jeep et deux gendarmes pour l'accompagner... Avant de partir le Chef-Caravanier se rend au marché faire quelques achats. En effet, Mehmet Agha est un homme dans la force de l'âge, il est costaud et bien bâti, mais, comme il est pauvre, il n'a pas d'habits neufs. Il lui achète un beau costume bleu marine de bonne coupe, un chapeau de feutre, une cravate, une chemise, des chaussettes en nylon et des chaussures, une montre avec une chaîne en or, une canne et un rasoir avec des lames, puis il fait emballer le tout... Arrivé près de l'endroit où habite le laboureur il fait arrêter la jeep devant une petite colline, disant au chauffeur d'attendre là car Mehmet Agha demeure de l'autre côté. Il explique aux gendarmes que leur passager est un riche industriel, un grand homme, qu'il faudra lui faire le salut militaire, et l'aider à monter dans la jeep en s'inclinant bien bas pour lui servir de marchepied. (Mettez-vous à la place des deux gendarmes ils ne se doutaient de rien.) Comme chaque jour, Mehmet Agha labourait son champ avec l'âne et le bœuf. Tout étonné de voir le Chef-Caravanier seul, avec un ballot à la main, il lui demande quel bon vent l'amène. L'autre dit : «Que Dieu te donne l'abondance, j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Arrête l'âne et le bœuf et écoute-moi bien. Le Padichah d'Antep, qui a une seule fille, veut te la donner en mariage, en remerciement du présent que tu lui as fait. Il veut te voir, aussi il faut que je t'emmène avec moi là-bas. Avant tu prendras un bain, je te raserai la barbe, et tu mettras le beau costume que je t'ai acheté. Allez viens !» Mehmet Agha réfléchit car c'est avec l'âne et le bœuf qu'il gagne son pain, il n'a rien d'autre : «Si je les laisse ici que vont-ils devenir ? Les loups vont les dévorer.» Le Chef-Caravanier essaie de le convaincre : «Laisse-les donc ! Dorénavant tu vas être riche, tu vas épouser une jeune fille fortunée. Qu'est-ce que cela peut te faire ? Tant pis ! Qu'ils soient dévorés ! Tu enverras de l'argent à ta femme et à tes enfants. Allez viens ! C'est pour ton bien que je suis venu te chercher.» Il le déshabille complètement, le rase, le lave de la tête aux pieds, le fait tout beau, lui met son costume, son feutre, sa cravate et ses souliers, et enfin lui donne la canne à la main. Mehmet Agha est un homme bien bâti, aussi le costume lui sied bien et il ressemble un vrai industriel. Le Chef-Caravanier lui adresse une dernière recommandation : «De l'autre côté de la colline une voiture attend avec deux gendarmes. Sur un signe de tête, ils se mettront au garde-à-vous ; sur un autre signe de tête, ils se mettront au repos. Pour monter en voiture tu mettras le pied sur le dos de celui qui sera incliné. Mais attention ! Fais seulement des signes, cela suffit.» (à suivre...)