Impasse n L'annonce mardi par les Etats-Unis d'un revirement de leur position sur la colonisation a enfoncé le processus de paix dans la crise. Après la décision de Washington d'abandonnait l'exigence d'un gel de la colonisation, l'un des négociateurs palestiniens, Yasser Abed Rabbo, s'est ainsi interrogé sur la capacité du président Barack Obama à faire avancer les négociations. Un autre négociateur palestinien, Saëb Erakat, a appelé, en riposte aux «diktats» d'Israël, les Etats-Unis à reconnaître un Etat palestinien «dans ses frontières de 1967», l'une des alternatives aux pourparlers de paix brandies par l'Autorité palestinienne. «Le processus de paix est dans une impasse dangereuse et le sabotage par Israël des efforts américains place la région dans un véritable tournant», a prévenu M. Erakat, qui accompagne le président palestinien au Caire en vue d'une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak ce jeudi. De hauts responsables israéliens et palestiniens se rendront à Washington pour tenter de sauver les négociations de paix en pleine crise après l'échec des efforts américains pour obtenir un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui réclame un tel moratoire avant de reprendre les pourparlers directs, a parlé hier de «crise difficile», alors qu'un comité ministériel arabe se réunit ce week-end au Caire pour décider de la marche à suivre. Signe de la gravité de la crise, M. Erakat, doit partir à Washington pour rencontrer la secrétaire d'Etat Hillary Clinton «dans les 48 heures», selon un responsable. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, s'y rendra aussi de son côté pour «s'entretenir avec de hauts responsables de l'administration et de la défense américaines», a fait savoir son cabinet. En outre, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, sera reçu par M. Abbas lundi à Ramallah en Cisjordanie. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait accepté avec réticence un plan américain sur un moratoire de trois mois sur la colonisation. Le processus de paix pourrait revenir au format de négociations indirectes sous médiation américaine, selon M. Rabbo. «Ce blocage a conduit l'administration américaine à choisir une autre méthode pour revenir à négocier indirectement sur les questions de statut final.» Les négociations, relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de blocage, sont ainsi suspendues depuis fin septembre, les Palestiniens refusant de les reprendre tant qu'Israël poursuivra la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Hier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a déploré qu'Israël «ne prenne pas en compte l'appel unifié de la communauté internationale» sur le gel de la colonisation, tout en soulignant que cela ne devrait pas mettre un terme aux négociations de paix. Abbas : «Pas de négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation» - Le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu ce jeudi des négociations avec Israël tant que ce pays refuse de geler la colonisation dans les territoires palestiniens occupés. «Quels que soient les résultats des consultations nous n'accepterons pas de négociations tant que la colonisation se poursuit», a déclaré le chef de l'Autorité palestinienne après un entretien au Caire avec le président égyptien Hosni Moubarak. «Nous en avons informé les Américains, qui viennent de faire savoir que leurs efforts pour obtenir un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée avaient échoué», a-t-il poursuivi. M. Abbas a ajouté qu'il «fallait avoir de claires références à la paix et qu'il allait présenter tout cela au comité de suivi de la Ligue arabe, puis à la direction palestinienne, et ensuite il y aura une décision».