L'intransigeance d'Israël sur les colonies et les tentatives vaines des Etats-Unis pour exiger de l'occupant sioniste un gel de trois mois de la colonisation en Cisjordanie occupée, ont plongé le processus de paix israélo-palestinien dans "une crise difficile". Dans sa première réaction à l'échec de Washington d'obtenir un nouveau moratoire sur les colonies comme préalable à la relance des négociations de paix, suspendues en septembre dernier, le président palestinien Mahmoud Abbas a déploré mercredi que les négociations de paix au Proche-Orient soient entrées dans "une crise difficile". "Il n'y a pas de doute qu'il y a une crise, une crise difficile", a déclaré M. Abbas, qui s'exprimait à Athènes à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre grec Georges Papandréou. Après les efforts infructueux de l'administration américaine, le président Abbas a souhaité un "engagement" de l'Union européenne (UE) dans le processus de paix pour permettre une relance des négociations de paix au Proche-Orient. Pour sa part, le négociateur palestinien Yasser Abed Rabbo, s'est interrogé mercredi sur la capacité du président américain Barack Obama à faire avancer les pourparlers de paix avec Israël, interrompus quelques semaines à peine après leur reprise le 2 septembre à Washington en raison du refus d'Israël de renouveler le moratoire sur le gel partiel de la colonisation. "La politique de l'administration américaine a échoué en raison du coup que lui a porté le gouvernement israélien", a déclaré M. Abed Rabbo à la radio "Voix de la Palestine", accusant ainsi l'occupant d'être responsable de cet échec. "Nous tiendrons compte de ce changement de la politique américaine en raison de l'intransigeance israélienne pour déterminer si l'administration américaine, qui a échoué dans ses efforts une première fois, pourra parvenir à quelque chose à l'avenir", a-t-il souligné. Pour ce négociateur, l'échec des Etats-Unis pousse les Palestiniens, une fois de plus, à "solliciter l'aide et le soutien de la communauté internationale dans son ensemble". De son côté, Nabil Chaat, membre du comité central du mouvement Fatah, a déploré le recul des Etats-Unis sur le préalable d'un gel de la colonisation israélienne dans les territoires occupés. Dans une déclaration à la radio britannique BBC, M. Chaat a affirmé qu'"il est clair que les Etats-Unis ont échoué" à convaincre Israël de suspendre la colonisation dans les territoires palestiniens. Par la voix du porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, les Etats-Unis ont annoncé mardi qu'ils avaient abandonné l'idée d'obtenir un gel de la colonisation israélienne en Cisjordanie, réclamé par les Palestiniens qui insistent sur la suspension totale et complète des colonies dans tous les territoires occupés y compris dans la ville sainte d'El-Qods. Selon M. Crowley, Washington va désormais essayer de parvenir à la paix en se concentrant sur les "problèmes centraux" du conflit. "Nous avons tenté de parvenir à un moratoire (de la colonisation) pour créer les conditions d'un retour à des négociations significatives et continues. Après des efforts considérables, nous sommes parvenus à la conclusion que cela ne crée pas de fondation solide pour parvenir à l'objectif commun d'un accord-cadre", a expliqué M. Crowley. Toutefois, le porte-parole a assuré qu'il ne s'agissait "pas d'un changement de stratégie" précisant qu'"il pourrait bien s'agir d'un changement de tactique".