Résumé de la 33e partie n Harold Shipman a été élevé par une mère possessive. Celle-ci tombe malade. Il la soigne avec dévouement, mais elle ne tarde pas à mourir. Après quelques jours de désespoir, le jeune homme parvient à se ressaisir. Sa mère l'a toujours considéré comme supérieur aux autres, eh bien, il va en donner des preuves. Il commencera d'abord par réaliser son rêve le plus cher : elle voulait qu'il soit médecin. Du vivant de sa mère, il avait déjà tenté l'examen d'entrer à la faculté de médecine, mais il avait échoué. Il se prépare de nouveau et, en 1965, soit deux années après la mort de Vera, il décroche, cette fois-ci, son entrée. Immédiatement, il s'inscrit à l'université de Leeds, dans le West Yorkshire. Sa mère n'est pas là mais il a gardé les réflexes qu'elle lui inculqués : il est supérieur aux autres ! Quand, plus tard, on interrogera ses camarades de promotion, ceux-ci diront : «C'était un homme correct mais c'est à peine s'il nous parlait. Il se croyait supérieur aux autres. Quand quelqu'un racontait une histoire drôle, il ne riait jamais, mais il souriait et ne faisait aucun commentaire. Il ne plaisantait jamais !», il va cependant faire du sport, plus exactement du football. Mais ce sport ne développe en lui aucun esprit d'équipe : au contraire, il joue en solitaire et tout ce qui l'intéresse dans le football, c'est le fait qu'il se défoule. Sa sœur aînée, Pauline, a gardé des liens avec lui. D'ailleurs, ils vont former un certain temps un étrange couple avant que Harold ne la lâche pour une autre fille. C'est une fille timide au joli nom de Primerose. Elle n'a que dix-sept ans et, comme lui, elle a reçu une éducation sévère : sa mère lui interdisait la fréquentation des garçons et contrôlait toutes ses activités. Harold promet aussitôt le mariage à la jeune fille et quand il l'épouse, elle était enceinte de 5 mois. Harold est encore un étudiant, mais il se débrouille pour gagner la vie du couple. En 1966, leur premier enfant naît, une fille qu'on prénomme Sarah. Encore quatre années et Harold termine ses études. Il est ému, en recevant son diplôme, parce qu'il se rappelle sa mère, qu'il n'a pas oubliée. Il obtient son premier poste à l'Hôpital-Général de Pontefract. Il sera en contact avec ses premiers malades, notamment des personnes âgées qui souffrent de diverses maladies, dont le cancer, qui a emporté sa mère. Il retrouve, dans la pharmacie de l'hôpital la morphine et un de ses dérivés, la Péthidine. C'est un analgésique qu'on emploie pour les grands malades, notamment ceux qui sont atteints de cancer. Une de ses patientes lui rappelle sa mère, notamment quand elle est prise par la douleur. Elle crie, elle se débat. — Je vais vous soulager ! Il va immédiatement à la pharmacie et demande qu'on lui délivre de la Péthidine. La pharmacienne lui demande l'usage qu'il compte en faire. Il s'emporte. — C'est pour une malade qui souffre ! — Vous devrez signer… — Je signerai tout ce que vous voudrez, mais de grâce, donnez-moi ce médicament, la pauvre femme souffre le martyre ! (à suivre...)