Condition n «Sur le plan du principe, nous sommes d'accord pour la création de cette zone, mais il faut absolument que tous les membres prennent en considération les préoccupations des uns et des autres», a noté M. Benbada. Les réserves de l'Algérie quant à son adhésion à cette zone s'expliquent, selon le ministre du Commerce, par le fait que la convention négociée à Tripoli a comporté certains dispositifs, qui dépassaient le cadre commercial de cet accord et que l'Algérie a refusé de faire passer malgré le «forcing» exercé par d'autres pays membres de l'Union. Ces pays, poursuit le ministre, voulaient élargir le dispositif d'échange commercial, à la libre circulation des personnes et à des avantages dans l'octroi des marchés publics. Le ministre, qui n'a pas cité le nom des pays qui ont suggéré d'inclure «la libre circulation des personnes» dans cet accord, faisait sans doute allusion au Maroc, qui voit là une occasion propice pour l'ouverture de sa frontière terrestre avec l'Algérie. «Nous avions émis des réserves contre un certain nombre de dispositifs qui ont été introduits au niveau du projet de la convention relative à la zone de libre-échange. Le document (présenté) parlait de libre circulation des personnes et des marchandises ainsi que de certaines questions liées aux marchés publics», a fait savoir M. Benbada. C'est pourquoi le ministre du Commerce a estimé, dans une déclaration à l'APS, que «si cet accord est adopté tel qu'il a été présenté à Tripoli, l'Algérie sera le seul perdant». Le représentant du gouvernement a indiqué que la partie algérienne «a proposé que le projet se limite à la zone de libre-échange commercial», à l'instar de l'accord signé avec le reste des pays arabes dans le cadre de la Zale. La position de l'Algérie découle d'une «vision d'ensemble», celle de la protection de son économie, dira-t-il. De ce fait, l'Algérie a informé ses partenaires de l'UMA qu'elle allait dans le cadre de cette vision imposer une liste négative des produits qui ne seront pas concernés par cet échange afin de protéger son industrie. L'autre dispositif intégré dans ce projet de convention comporte, par ailleurs, l'octroi de certains avantages dans le cadre de l'attribution de marchés publics. Selon M. Benbada, «deux pays ont demandé que leurs entreprises bénéficient des mêmes avantages accordés aux entreprises nationales dans le cadre de l'octroi des marchés publics». «Ils veulent avoir des avantages dans l'actuel programme quinquennal 2010-2014 et profiter de la mise en service de l'autoroute Est-Ouest pour faciliter l'écoulement des produits agricoles et industriels sans restriction», a poursuivi M. Benbada. Pour l'Algérie, «il y a des considérations sécuritaires, sanitaires et encore d'autres relatives à la circulation des personnes qu'il faut prendre en compte dans ce genre d'accord», a expliqué le ministre. En échange, l'Algérie propose la création d'une communauté économique maghrébine qui intègre toutes les forces économiques des pays de l'UMA, tout comme ses industries et ses politiques agricoles. Par ailleurs, interrogé si l'adhésion de l'Algérie à cette zone allait intervenir en 2011, M. Benbada a répondu que «cela dépendrait de la compréhension de nos partenaires».