Etat n L'Algérie compte pas moins de 85 tableaux de maladies professionnelles, qui sont réactualisés suivant l'apparition de nouvelles pathologies liées au milieu professionnel. La surdité serait en tête des maladies professionnelles, suivie des affections respiratoires et dermatoses, selon la directrice de l'Institut national de la prévention des risques professionnels, le Dr Farida Ilès-Merad, qui a précisé que la liste des 85 tableaux de maladies professionnelles commence par le saturnisme - une maladie liée à une intoxication par le plomb - et se termine par l'aphonie de l'enseignant. La directrice, présente à la table ronde organisée par le forum d'El Moudjahid, a également souligné que la métallurgie et le bâtiment sont les secteurs les plus touchés, sans pour autant en annoncer les taux. Elle a tenu à souligner la nécessité que des évaluations soient effectuées en permanence ainsi que des études dans chaque entreprise, pour pouvoir assurer une surveillance et une prévention acceptables contre les risques professionnels. «Un dispositif de prévention au sein de l'entreprise garantit la sauvegarde de la santé des travailleurs et préserve la ressource humaine», a-t-elle affirmé, en ajoutant qu'un programme d'actions a été élaboré par les services compétents en vue de renforcer la prévention contre la surdité professionnelle et en réduire le nombre des victimes. «Nous faisons des contrôles et des tests pour évaluer le degré de nuisance sonore. S'il dépasse les 80 décibels, des mesures de protection à même d'atténuer les risques doivent impérativement être prises». A noter que l'Inprp s'est doté de deux laboratoires ultra-modernes pour le mesurage des ambiances physiques et chimiques en milieu de travail ainsi que pour l'analyse des polluants toxiques. «Ces deux laboratoires sont de précieux outils pour la recherche d'un taux de performance à travers les actions que nous fournissons dans le cadre de nos prestations», considère la responsable. Dans un autre volet, le Dr Ilès-Merad a recommandé que des études soient entreprises en vue de prévenir les risques de maladies professionnelles, notamment face à l'émergence de nouveaux facteurs, tels que l'exposition exagérée à la climatisation ou l'utilisation prolongée de l'outil informatique, le stress source de nombreux maux... Elle dira pour expliquer l'absence de certaines maladies dans la classification établie à cet effet par les services compétents : «La raison est toute simple : nous n'avons pas eu de déclaration de maladie non encore classée dans le tableau des maladies professionnelles !» Pourtant, de nombreuses maladies émergeantes ont été recensées par les professionnels. Alger : déjà 600 accidents dont 4 mortels «Pas moins de 600 accidents de travail dont 4 mortels ont été enregistrés en 2010 dans la wilaya d'Alger», a révélé l'inspecteur du travail de la wilaya d'Alger, M. Djida, lors de la table ronde sur la médecine du travail et les risques professionnels, tenue au centre de presse d'El Moudjahid. N'ayant pas été invité à la conférence, il a tout même apporté sa contribution avec des réponses aux questions des journalistes concernant le bilan des accidents du travail durant les premiers mois de l'année, questions d'ailleurs que les représentants du ministère du Travail ont éludées. Durant son intervention, l'inspecteur a assuré : «La Cnas nous informe de tous les accidents de travail enregistrés à son niveau.» Il notera, par ailleurs, que les secteurs du bâtiment, de l'industrie et des services sont les plus touchés : «Les 4 cas mortels ont été recensés au niveau des secteurs du bâtiment et de l'industrie.» Selon ses estimations, les chiffres avancés seraient «en baisse» grâce aux efforts déployés par la tutelle et les professionnels. Pour le cas des travailleurs non déclarés victimes d'accidents du travail, il a fait savoir que «pas moins de 200 dossiers dénonçant ces conditions de travail sont entre les mains de la justice».