Résumé de la 35e partie n Shipman soigne les malades atteints de cancer avec de la morphine. Mais il utilise aussi des doses pour son propre usage. La pharmacienne continue à lui délivrer les doses de Péthidine qu'il demande, pour soulager ses malades. Il est vrai qu'il y a de nombreux patients souffrant de cancer, et dont les douleurs sont insupportables, mais cela ne justifie pas les quantités de drogue qu'il demande. Les pharmaciens finissent par alerter les responsables de l'hôpital et une enquête est discrètement menée. Elle est dirigée par le docteur John Dacre. On découvre vite que les doses demandées par le docteur Shipman sont exagérées et que les patients qu'il traite n'ont pas tous reçu le produit. Le docteur John Dacre convoque Shipman à une réunion du personnel médical. Il ne prend pas de gants pour accuser Shipman. — Shipman, je vous accuse d'avoir établi de fausses ordonnances ! Shipman nie aussitôt les accusations. Le médecin produit les pièces accusatrices. Shipman ne peut, cette fois-ci, nier.. — J'ai effectivement établi ces ordonnances ! Je sais que c'est un produit dangereux, mais j'ai des patients qui souffrent le martyre ! Le médecin secoue la tête : — Vous n'avez pas utilisé le produit pour les malades ! — C'est faux ! — Nous avons fait notre enquête. C'est alors que Shipman change de ton, une fois de plus, il passe aux aveux. — Je reconnais que j'ai établi de fausses ordonnances ! — Ah, vous reconnaissez, dit le docteur Dacre. Pouvez-vous nous dire à quoi vous a servi la Péthidine que vous avez subtilisée ? — Je me l'injectais, dit Shipman. J'en avais besoin… Cela me permettait de supporter mes angoisses… Depuis la mort de ma mère, je souffre d'insomnies ! — Vous êtes un toxicomane ! Shipman se fait suppliant. — Pardonnez-moi, donnez-moi une seconde chance ! — La faute est trop grave, vous devez être sanctionné ! — Vous êtes donc sans pitié ? Alors, dans un accès de rage, Shipman jette un sac médical par terre et se met à trépigner, menaçant de démissionner. — Vous n'allez pas démissionner, lui dit-on, mais vous avez besoin de vous faire soigner ! C'est pourquoi nous proposons de vous envoyer en cure de désintoxication ! — Et si je refuse ? demande Shipman ? — Vous irez en prison… De toute façon, une plainte a été déposée contre vous… une fois guéri, vous aurez à répondre de vos actes ! Shipman doit donc accepter la cure. Elle va durer deux années, de 1975 à 1977. A sa sortie, il sera condamné à une amende de 600 livres sterling, pour falsification d'ordonnance. Il s'en tire à bon compte, puisqu'il a évité une radiation de l'Ordre des médecins. En fait s'il l'avait été, il n'aurait pas été le criminel qu'il est devenu. (à suivre...)