Dessous n C'est suite à l'annonce de la grève des travailleurs de l'Oaic que des minoteries ont procédé au stockage de la farine. De l'avis du président de l'Union nationale des boulangers affiliée à l'Ugca, Youcef Kalafat, c'est l'Oaic, office ayant à charge l'importation et la distribution du blé aux différentes minoteries réparties sur le territoire national, qui est responsable de la pénurie de farine. Tout en écartant l'hypothèse que cette crise serait due à l'imposition d'une taxe aux opérateurs privés qui importent le blé, M. Kalafat explique que le problème a surgi à l'annonce de la grève des travailleurs de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) des unités régionales du Centre. La grève n'a finalement pas eu lieu, mais cette décision a eu une incidence sur les minoteries qui ont commencé aussitôt à stocker la farine, et ce, par peur des retombées d'une éventuelle crise. La pénurie de farine a touché certaines wilayas à l'ouest du pays, notamment Relizane, Oran, Mascara, Mostaganem, Saïda, M'sila, où les boulangers se sont plaints d'un manque de ce produit, a tenu à préciser notre interlocuteur lors de cet entretien. «Il y a quelques jours, des minoteries ont réduit leurs ventes», note-t-il. «J'ai contacté le président de l'Association des boulangers de Mostaganem pour en savoir plus, et là j'ai appris que les quantités livrées habituellement aux boulangers ont été réduites au niveau des trois minoteries privées. Cela a engendré automatiquement une crise aussi bien chez les boulangers que chez les grossistes. La raison : certaines minoteries ont jugé utile de faire des réserves afin d'éviter le pire, en prenant leurs dispositions pour faire face éventuellement à une crise qui a déjà sévi.» «A Mascara, c'est la même chose», ajoute-t-il. En revanche, dans les wilayas du Centre, comme Alger, Boumerdès, Blida ainsi qu'à l'est du pays, aucune réclamation des boulangers n'a été faite. M. Kalafat, dans le but de venir à bout de ce problème, compte établir un rapport sur la situation. L'orateur explique, par ailleurs, que la Fédération des boulangers n'a jamais demandé que le prix du pain soit augmenté. Elle lutte surtout pour la défense des droits des boulangers : «Le commerçant doit trouver sa marge bénéficiaire fixée à 20% selon la loi de finances 2010.» Et de poursuivre : «Le Snmg était à 8 000 DA en 1996. Aujourd'hui, il a atteint 15 000 DA. Les cotisations de la caisse des recettes ont augmenté et les prix des ingrédients entrant dans la composition du pain, comme le sel et la levure, ont doublé, voire triplé... Mais le prix du pain, lui, est resté le même. Ce n'est pas logique de voir le prix d'une baguette fixé à 7,50 DA et 8,50 pour le pain amélioré !», a-t-il insisté. «Nous avons été félicités cette année par le ministre du Commerce du fait que le pain était disponible durant l'Aïd el-Adha», fait-il savoir. «Cette première initiative consistait à établir un calendrier de permanences pour les boulangers de toutes les wilayas du pays offrant ainsi la possibilité aux citoyens de trouver du pain à n'importe quel moment durant les fêtes de l'Aïd. Ce programme a été initié par l'Ugcaa en collaboration avec la direction du commerce de chaque wilaya», conclut-il.