A l'évidence, le problème des boulangers ne réside pas seulement dans l'augmentation des prix des divers produits entrant dans la fabrication du pain (levure, huile, électricité, etc.), ni dans le prix du pain lui-même qui n'a pas augmenté depuis une quinzaine d'années environ, mais aussi dans la qualité du produit de base à partir duquel est produite la farine panifiable ou le froment, à savoir le blé tendre. La production nationale étant insuffisante, le blé tendre, comme le blé dur par ailleurs, est importé en grande quantité de quelques pays occidentaux dont le Canada. Ce problème de la farine a donc été posé cette fin de semaine par les boulangers de la wilaya de Constantine. La question a été évoquée en marge des préparatifs des élections à la chambre de commerce et d'industrie du Rhumel (CCI). Ainsi, après cette rencontre au siège de la chambre de commerce, qui a réuni les représentants des différents partenaires impliqués dans l'importation et la distribution de la farine, en l'occurrence l'OAIC, les minoteries privées et publiques, les boulangers, la direction du Commerce, de la CCI ainsi que le syndicat des commerçants (UGCAA), les boulangers de la wilaya se sont plaints de la qualité de ce produit. «Le blé tendre à partir duquel est fabriquée la farine de panification, importé du Canada par l'OAIC, est de mauvaise qualité car ne contenant pas suffisamment de gluten pour que la pâte lève», a-t-on expliqué. «Ceci impose l'ajout de produits chimiques, ce qui entraîne un investissement supplémentaire qui augmente le coût de production du pain», se sont plaints des boulangers. D'autres boulangers sont intervenus pour demander aux organismes importateurs de blé, notamment l'OAIC, «de choisir un produit de bonne qualité car celui importé actuellement, selon leurs déclarations, a certainement été trop longtemps conservé dans les silos des pays revendeurs ou localement, facteur qui, c'est connu, lui fait perdre sa teneur en gluten et dont on ne peut en tirer que du son». Dans le même ordre d'idée, certains ont proposé carrément de changer de fournisseur en citant l'exemple récent d'importation du blé tendre français. «Quoique en quantité insuffisante, le blé tendre importé dernièrement de France s'est révélé de bonne qualité pour la fabrication du pain», a argumenté un représentant de l'UGCAA. Les représentants de cette corporation ont demandé à ceux de l'OAIC et des organismes du commerce de faire part à leur hiérarchie des problèmes qu'endurent les boulangers du pays dont le nombre ne cesse de diminuer (selon le syndicat national des boulangers ils étaient 17.OOO en 2OOO; au 31 décembre 2OO9, le chiffre est descendu à 13.6OO boulangeries encore en activité), que le représentant de l'OAIC se propose de transmettre à sa tutelle.