Un rebondissement surprenant dans l'affaire des 25.491 tonnes de blé tendre «avarié» commercialisé, avec les déclarations faites, hier, par le commandant du groupement de wilaya de la gendarmerie nationale. «Les Oranais, ayant déjà consommé la farine produite à base de ce blé, doivent savoir qu'elle contient des substances cancérigènes. Ce blé est impropre à la consommation et c'est suite aux résultats des analyses effectuées sur des échantillons de ce blé, qu'il s'est avéré que la cargaison contenait, en effet, des déchets métalliques, pouvant être à l'origine de maladies dangereuses», a révélé le premier responsable de la gendarmerie au niveau du groupement d'Oran en charge de l'enquête. Le directeur régional du commerce apportera rappellera lui que se sont ses services qui ont «porté cette affaire devant la justice.» Le commandant du groupement de wilaya de la gendarmerie révèlera en outre que «les éléments de la gendarmerie ont lancé des investigations approfondies, concernant cette opération d'importation, trop controversée d'ailleurs, assurée par l'office national de l'importation de céréales. Nous avons procédé à la saisie de 2.700 tonnes, encore stockée au port d'Oran. Par ailleurs, nos investigations tendent à identifier la personne qui a donné le feu vert pour l'entrée au port de cette cargaison.» Notre interlocuteur ira plus loin en recommandant aux citoyens de «s'abstenir d'acheter le pain jusqu'à ce que le marché soit débarrassé des quantités commercialisées de ce blé», en donnant des instructions fermes aux propriétaires de minoteries de ne pas utiliser ce blé. Quant au directeur régional du commerce, il tiendra à préciser: «L'ensemble des parties ayant intervenu pour la transition de cette marchandise, plusieurs cadres et fonctionnaires ont été auditionnés par les services de la gendarmerie et une expertise judiciaire a été instruite, afin de se prononcer sur la qualité de ce blé.» Cependant, des sources de la direction du commerce, expliqueront que «c'est le taux de substance métallique que contient la cargaison, qui est en mesure de déterminer le degré de danger et du risque, auxquels sont exposés les consommateurs de farine produite à base de ce blé», nous dira-t-on, avant de préciser que «de grandes quantités de ce blé ont été soumises aux analyses au niveau du laboratoire relevant des services du commerce et se trouvant à l'USTO. Il y a lieu de noter aussi que les services annexes au niveau du port d'Oran ont reçu l'attestation de conformité de ce blé. Les services phytosanitaires relevant de la direction des services agricoles, installés au port d'Oran, ont également examiné la marchandise et ont établi un certificat attestant que la cargaison importée ne comprenait pas d'insectes ou de parasites susceptibles d'endommager la production agricole. Concernant sa conformité, il n'y a que l'expertise judiciaire qui pourra se prononcer.» D'autres sources, expliqueront que «la présence de substances métalliques dans le blé n'est pas un danger en soi, mais c'est leur taux qui détermine l'ampleur du danger. Ce blé aurait bien pu être filtré et débarrassé de ces déchets au niveau de certaines minoteries, spécialisées dans le domaine.» Nous saurons également qu'il est procédé actuellement à la destruction de grandes quantités de farine produite à partir de ce blé. Les services de l'OAIC nous ont communiqué la liste des clients ayant acheté des quantités de ce blé douteux. Il est à rappeler que le directeur régional de l'OAIC, avait affirmé que «le blé qui a été écoulé sur le marché est sain. Cette quantité avait été distribuée au profit des minoteries et des unités de production de semoule et de la farine, réparties à travers la région de l'Oranie. En tant que responsable de cette union, je m'interroge: «Comment a-t-on pu nous délivrer un certificat de conformité, si ce blé est avarié et non conforme? L'union des coopératives agricoles assure l'importation du blé et l'approvisionnement du marché national, depuis les années soixante, et n'a jamais connu un tel problème. Toujours est-il que cette affaire est entre les mains de la justice et les services de la gendarmerie ont lancé une enquête sur le sujet. Je tiens à préciser que nous avons remis aux services compétents l'attestation de conformité qui nous a été délivrée par les services de contrôle sanitaire et de lutte contre la fraude au port d'Oran.» F. Sifi & Dj. Samia