Résumé de la 5e partie n Les camarades, en compagnie desquelles Karim a rendu visite à Nesrine, le taquinent. Il dit qu'il n'est pas amoureux de la jeune fille. Jusqu'ici, il n'avait aucun sentiment pour la jeune fille : c'est une camarade comme les autres, mais comme elle s'asseyait souvent à côté de lui, il la connaissait un peu plus que les autres. Et voici qu'elle lui fait de la peine : un mélange de pitié et de tendresse, ainsi qu'une envie très forte de l'aider et de lui rendre service. Il la savait très belle mais il lui semble que la maladie l'a embellie davantage : ses longs cheveux châtains sur l'oreiller, encadrent un beau visage, ses lèvres sont pâles, seuls ses grands yeux couleur noisette, brillent certainement à cause de la fièvre… «Elle est très jolie !» Son après-midi est gâchée : il n'a plus goût à rien, même de sortir avec les copains du quartier. Il retourne à la faculté, va à la bibliothèque et essaye de travailler. Un camarade, Tarik, s'approche de lui. — ça va ? — Oui… — Tu n'as pas l'air dans ton assiette ! — Je suis fatigué ! — Ah, bon, tu dois couver un rhume ! — Peut-être… — Tu veux qu'on aille prendre un pot ? — Non… j'ai un exposé à faire ! — Alors, je te laisse à ton exposé. Tandis que Tarik s'éloigne, Karim fait mine de travailler. Mais il se lasse très vite et finit par ressortir. Tarik l'aperçoit. — Tu te décides à sortir ? on prend un pot ? — Non, je rentre chez moi ! — Attends-moi un instant, j'ai une affaire à régler et nous ferons un bout de chemin ensemble ! — Je ne peux pas attendre ! je prends le bus ! — Alors, tu peux partir ! En réalité, Karim n'a pas l'intention de rentrer. Ce qu'il veut, c'est marcher, se dégourdir les jambes et penser à autre chose. Pas à Nesrine. Le beau visage de la jeune fille le hante et le fait de penser qu'elle souffre d'une maladie grave, peut-être mortelle, le désole… il entend encore son père : «Oui, c'est grave, très grave même…, mais elle est entre de bonnes mains, on la soigne, nous espérons qu'elle surmontera cette épreuve». Il n'a pas osé demander ce qu'elle avait, et l'éventail des maladies graves est si large : cancer, cardiopathie… Il ne veut pas y penser ! Sortir humer l'air, fait du bien… Où aller ? Que faire ? Il va marcher un moment et, sans s'en rendre compte, il prend la direction du bus qui conduit à l'hôpital. Le bus, justement vient d'arriver. La portière s'ouvre. Il hésite un moment puis, avant que les portières du bus ne se referment, il saute à l'intérieur. (à suivre...)