Résumé de la 37e partie n Shipman travaille à l'hôpital, puis il ouvre sa propre clinique. Il se déplace aussi pour donner des soins à domicile aux personnes à mobilité réduite. Aujourd'hui, justement, il rend visite à Maria West, une vieille femme de 81 ans. On lui a vanté le médecin et elle voudrait le connaître. En principe, elle ne souffre d'aucune maladie connue. Shipman l'ausculte et lui dit qu'elle est plus malade qu'elle n'en a l'air. Il prescrit des médicaments et promet de revenir. A la seconde visite, la vieille femme se sent mal. Il lui dit qu'il sait comment soulager ses souffrances. Il tire une seringue et lui dit : «Je vous promets que vous ne souffrirez plus !» Il lui fait l'injection en la regardant dans les yeux. «Maintenant, vous pouvez dormir !» Maria West va, en effet dormir, mais pour l'éternité. Le lendemain, ses voisins s'étonnent qu'elle ne se manifeste pas. On frappe à sa porte et comme elle n'ouvre pas, on la force. Elle est étendue dans son lit, inanimée. On appelle aussitôt son médecin traitant, le docteur Harold Shipman. Selon lui, la mort est due à un accident cérébro-vasculaire. Il délivre le permis d'inhumer. 1997 est une année chargée pour le docteur Shipman. Il a, non seulement à s'occuper de sa clinique mais aussi de sa clientèle : des femmes âgées qui vivent en général seules. Le médecin vient s'enquérir de leur santé, il leur tient également compagnie, en acceptant de prendre le thé avec elle et de leur faire un brin de causette.. En ce début de mois de février, il vient de faire la connaissance d'une charmante vieille de 77 ans, Lizzie Adams. Elle est veuve et vit seule. Comme chaque hiver, elle prend froid et consulte le médecin. Celui-ci l'ausculte, puis il tire une fiole et une seringue. «Cette piqûre, lui dit-il, va vous soulager !» La vieille femme se met au lit. Elle tend le bras. Il lui fait l'injection, en la regardant dans les yeux. Ce sera le dernier regard que Lizzie Adams croisera. Le lendemain, on la découvre morte, dans son lit. On appelle le docteur Shipman qui conclut que le décès est dû à une broncho-pneumonie. — Je la soignais pour cette maladie ! Et il ajoute : — Hélas, je n'ai pu la sauver ! Personne ne trouve rien à redire. De toute façon, le docteur est appelé au chevet d'autres malades, qui en ont besoin. La charmante Jean Lilley n'a, cette fois-ci, que 58 ans et elle est mariée. Il lui dit qu'elle souffre du cœur et promet de la soigner. Il lui prescrit des médicaments et lui fait des piqûres. Le 25 avril, on la découvre inanimée dans son lit. «Elle a succombé à une crise cardiaque !» dit le docteur. Et il délivre le permis d'inhumer. Il se garde, bien sûr, de parler des défuntes et il continue à soigner ses patientes à domicile, avec un grand dévouement. Il reçoit aussi à sa clinique de Market Street. Ce 5 mai 1997, une patiente se présente. Elle a le bras en écharpe et semble souffrir. Il va vers elle. Il lui enlève l'écharpe et lui examine le bras. «Fermez les yeux», lui dit-il. Il lui fait une piqûre. «Maintenant, ouvrez les yeux et regardez-moi…» Elle ouvre les yeux. Elle rencontre aussitôt ceux du docteur et leur expression l'effraye : mais elle n'a pas le temps de réagir. Sa tête roule et, cette fois-ci, elle ferme définitivement les yeux… Pour toujours ! (à suivre...)