Idée n Selon les représentants du FMI, la convertibilité totale du dinar est à même d'insuffler un sang neuf à l'économie nationale, dans le sens où elle facilitera davantage aux investisseurs l'accès aux devises étrangères, ce qui est de nature à booster les investissements. De l'avis général, si le marché parallèle de la devise existe, c'est parce que l'accès aux devises étrangères via les circuits officiels est très limité. «Il y a une forte demande qui n'est pas satisfaite par le marché officiel», note-t-on à ce propos. Pour résoudre le problème, certains suggèrent d'instaurer la convertibilité totale du dinar, c'est-à-dire offrir au grand public la possibilité d'échanger la monnaie nationale contre des devises étrangères. Même le Fonds monétaire internationale (FMI) a appuyé cette demande. Pour ses représentants, cette option serait à même d'insuffler un sang neuf à l'économie nationale, dans le sens où elle facilitera davantage aux investisseurs l'accès aux devises étrangères, ce qui est de nature à booster les investissements. Aussi permettra-t-elle de régler, une bonne fois pour toutes, le problème du change informel, selon l'institution présidée par Dominique Strauss-Kahn. Toutefois, cet avis n'est pas partagé par les autorités monétaires nationales. Pour elles, il est encore trop tôt de parler de convertibilité totale du dinar. «C'est un pari très risqué», avaient-elles relevé. Il faut savoir que la convertibilité totale d'une monnaie nécessite une économie diversifiée, un système monétaire stable, une forte puissance nationale et la convertibilité des opérations en capital. Des conditions qui ne sont pas encore réunies dans notre pays, sachant que l'économie nationale dépend exclusivement des hydrocarbures et que le système monétaire et financier national est obsolète. L'idéal serait d'aller «doucement mais sûrement», selon des économistes. En d'autres termes, il faudra adopter une démarche graduelle. Dans ce sens, ils proposent de diversifier l'économie nationale à travers l'encouragement des investissements hors hydrocarbures et de réformer le système financier et monétaire national, entre autres. C'est cette approche que les pouvoirs publics semblent privilégier, puisque la réforme du système financier est annoncée pour le premier trimestre de l'année 2011, alors que le processus de diversification de l'économie nationale a été déjà enclenché. Cela même si officiellement, la convertibilité totale du dinar n'est pas considérée comme un objectif à réaliser à court ou à moyen terme. Un choix bien calculé Même s'ils ont la possibilité d'accéder aux devises étrangères par le biais des circuits officiels, certains opérateurs économiques préfèrent recourir au marché parallèle de la devise pour avoir l'argent dont ils ont besoin dans le cadre de leurs transactions. Pourtant, les cambistes informels n'offrent pas les meilleurs taux de change, loin s'en faut. Pourquoi alors recourir au marché informel ? «C'est pour échapper au contrôle des services des impôts», révèle un «cambiste» rencontré à Port-Saïd, à quelques mètres de la Place des Martyrs, à Alger. Selon lui, «des commerçants viennent ici régulièrement pour s'alimenter en devises». «Même les étrangers sont nombreux à nous solliciter, ces derniers temps», ajoute-t-il.