Constat n Treize longs mÈtrages figurent en sÈlection officielle du Festival international du film arabe dont le coup díenvoi a ÈtÈ donnÈ, jeudi, ‡ Oran. Ils disputeront le grand prix de† ´líAhaggar díorª, une distinction venant couronner le travail ñ et líimaginaire ñ cinÈmatographique des rÈalisateurs. La compÈtition officielle comprend alors treize longs mÈtrages†: líAlgÈrie y participe aux cÙtÈs du Maroc, de la Tunisie, de la Syrie, du Qatar, des Emirats arabes unis et bien díautres pays, avec deux films, ‡ savoir Essaha du rÈalisateur Dahmane Ouzid et Taxiphone du cinÈaste Mohamed Soudani ñ prix du public au festival díIsola en SlovÈnie. Le premier film est une comÈdie musicale. Cíest líhistoire de la jeunesse algÈrienne avide de libertÈ, avec ses frustrations, ses rÍves et ses dÈsenchantements. Quant au second, il relate líhistoire d'un couple suisse en pleine traversÈe du Sahara lorsque leur jeep tombe en panne. Le temps de la rÈparation du vÈhicule,† il dÈcouvre,†‡ Djanet,† la vie quotidienne de la localitÈ qui, elle, gravite autour d'un petit taxiphone appartenant ‡ un jeune Touareg. C'est le seul endroit o? il est possible de passer un coup de fil, de recevoir ou d'envoyer un courriel et de trouver des guides touristiques. Le couple y rencontre d'autres touristes, des jeunes gens rÍvant d'Èmigrer en Europe, des enfants avec des espoirs immenses et des conteurs fantastiques. Alors qu'Oliver a toutes les peines du monde ‡ s'habituer ‡ la vie dans le dÈsert et souhaite terminer rapidement le voyage, Elena ne va pas tarder ‡ Ítre engloutie par ce monde fascinant.Les films avec lesquels líAlgÈrie participe au festival, ne sont pas des productions proprement cinÈmatographiques ñ ‡ líexemple díEssaha qui, en rÈalitÈ,† est un tÈlÈfilm ñ ou intÈgralement algÈriennes ñ il síagit de Taxiphone qui est, soulignons-le, une coproduction algÈro-suisse. Effectivement, líon ne peut ‡ proprement parler de cinÈma algÈrien, une rÈalitÈ allant ‡ líopposÈ du discours officiel, discours qui, ‡ chaque fois, prÈtend ñ et souvent fiËrement ñ ‡ une relance du 7e art en AlgÈrie. La rÈalitÈ est Èvidente†: le cinÈma algÈrien nía pas survÈcu, dans les annÈes 1990, au lendemain de la dissolution des diffÈrentes institutions et infrastructures chargÈes de la rÈalisation, de la production et de la diffusion du produit cinÈmatographique. La plupart des films que líon a pu voir ‡ ce jour, durant toute la dÈcennie 2000, et que líon disait ´algÈriensª, ne sont en fait que des coproductions, ‡ líexemple de Mascarades de Lyes Salem, Rachida de Yamina Chouikh, Viva líAldjÈrie de Nadir MoknËche ou encore, Harragas de Merzak Allouache. LíAlgÈrie se trouve jusquíalors et ce, ‡ dÈfaut díorganismes en mesure díassumer líindustrie cinÈmatographique, dans líincapacitÈ de síinscrire dans une dynamique cinÈmatographique durable et rentable. De surcroÓt, líabsence de financement ‡ mÍme de couvrir les besoins nÈcessaires ‡ la concrÈtisation, du dÈbut ‡ la fin, du projet cinÈmatographique, contraint les rÈalisateurs algÈriens ‡ se tourner vers des producteurs Ètrangers et notamment franÁais. Dans ce cas, le scÈnario originel est revu, rÈÈcrit. Parce que le producteur en question impose un droit de regard ñ le sien ñ sur le contenu du film. Ainsi, la rÈalitÈ algÈrienne, son esthÈtique comme son imaginaire, est frÈquemment vue au travers du prisme de celui qui produit le film, cíest-‡-dire líeuropÈen. Líimage de líAlgÈrie est quelque peu dÈnaturÈe, altÈrÈe, si ce níest pas exagÈrÈe. Cela revient ‡ dire au final que le rÈalisateur, dans le but de voir son film projetÈ dans les salles de cinÈma, est amenÈ ‡ faire quelque concession, notamment se soumettre aux exigences du producteur.