«Vous n'avez qu'à offrir de bons salaires, de bonnes conditions de travail, d'hébergement et de restauration à vos employés pour attirer la main-d'œuvre dont vous avez besoin», a rétorqué, hier, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme aux entrepreneurs algériens qui se plaignent du manque de main-d'œuvre. Selon Noureddine Moussa, les entreprises étrangères travaillant en Algérie n'ont jamais posé ce problème, pour la simple raison qu'elles s'occupent convenablement de leurs employés. Interrogé hier par un entrepreneur sur le flagrant manque de main-d'œuvre, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a répondu que ce problème n'est exposé que par les entreprises de construction algériennes. «Les entreprises étrangères ayant des marchés en Algérie emploient jusqu'à 80% d'effectifs algériens, parce qu'on leur offre de très bonnes conditions de travail», a indiqué le ministre. Dans ce sens, il a expliqué que ces entreprises mettent à la disposition de leurs travailleurs des réfectoires au niveau des chantiers, de bonnes conditions d'hébergement, des combinaisons et casques qu'ils portent au travail et surtout de «bons» salaires. En revanche, les travailleurs algériens dans les entreprises algériennes sont sous-payés à tel point qu'«ils mangent du pain avec de la limonade», sans parler des conditions déplorables dans lesquelles ils travaillent et dorment. «Vous n'avez qu'à offrir de bonnes conditions de travail, d'hébergement et de restauration à vos employés pour attirer la main-d'œuvre», a préconisé M. Moussa qui s'exprimait en marge des travaux de la 9e session de l'Assemblée générale statutaire des promoteurs immobiliers adhérant au Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (Fgcmpi). Sur un autre plan, le ministre a reconnu l'incapacité des entreprises nationales à relever les grands défis. «Il existe seulement 400 entreprises qui relèvent de catégories allant de 5 à 9, soit des entreprises moyennes», a-t-il souligné, précisant que le nombre d'entreprises intervenant dans le secteur avoisinerait 31 000 dont 16 000 sont de petite taille. Partant de ce constat, Noureddine Moussa prône l'approche du regroupement des entreprises pour remédier à ces insuffisances. Selon lui, il est temps que les intervenants du secteur se constituent en groupes homogènes et pluridisciplinaires. «Et que chacun fasse son métier», a-t-il lancé. Selon lui, il n'y a que le cadre législatif qui peut délimiter les responsabilités de chaque intervenant dans le secteur de l'habitat. «On a donné la priorité à la promotion immobilière, ensuite on s'attaquera au dossier de la maîtrise d'œuvre qui est actuellement ouvert au ministère de l'Habitat», a-t-il affirmé, rappelant que le projet de loi sur la promotion immobilière, actuellement au niveau de l'Assemblée populaire nationale (Apn), vise justement un meilleur encadrement de l'activité de promotion immobilière. Il a expliqué, à ce propos, que cette nouvelle loi propose la mise en place de règles organisant les activités immobilières. En vertu de cette nouvelle réglementation, un conseil national du promoteur immobilier et un ordre des promoteurs immobiliers seront également créés. Le projet de loi sur la promotion immobilière prévoit un volet consacré à la gestion des constructions réalisées. Même si un précédent texte encadrait l'activité, le nouveau se veut un cadre devant corriger les insuffisances du passé.