La Tata Nano, la voiture la moins chère du monde, devait révolutionner le transport en Inde. Mais dix-huit mois après son lancement, ses ventes sont poussives et Tata tente par tous les moyens de renverser la vapeur. Seuls 509 véhicules ont trouvé preneurs en novembre, malgré un marché automobile indien en plein boom. Les malheurs de Tata Motors ont démarré bien avant la commercialisation de la Nano. En octobre 2008, le numéro un indien des constructeurs automobiles renonçait à achever son usine de production au Bengale occidental, pourtant construite à 90%. Plus récemment, c'est l'image de la Nano et de sa sécurité qui est endommagée, après une série de départs de feu dans une demi-douzaine de véhicules. La vidéo rapportant l'un de ces incidents a été diffusée plusieurs fois à la télévision indienne. Autre problème, le prix de la Nano n'a cessé de grimper. Proposée au chiffre rond de 100 000 roupies à son lancement, elle en vaut à présent 137 000 pour le modèle basique, sans l'air climatisé qui n'est pas un luxe sous le climat indien. Depuis sa commercialisation en juillet 2009, la Nano s'est vendue à quelque 71 300 exemplaires. Les analystes tablent sur 80 000 à 85 000 exemplaires vendus d'ici à mars 2011, en dessous des prévisions initiales. Lors du lancement, Tata avait dit espérer en vendre 30 000 à 50 000 en Inde en 2009, puis de 250 000 à 500 000 annuellement.