Histoire n L'Andalou est un film relatant la chute de Grenade en 1492 et l'exil des musulmans d'Espagne vers le Maghreb, notamment vers l'Algérie. L'année 1492 marque la fin de la présence arabo-mauresque en Espagne et l'étape finale de la Reconquista à la fin du XVe siècle. Le film revient sur la conquête espagnole des côtes algériennes et l'arrivée des Turcs en Algérie. C'est l'histoire de Salim qui, de père musulman et de mère catholique, quitte l'Espagne pour s'exiler, avec son ami Ishaq, juif, au Maghreb, où tous deux rejoignent les côtes algériennes. À Oran, il est recueilli et engagé par un émir puissant et influent, en tant que secrétaire confidentiel de ses trois fils. Salim devient alors un grand intendant et épouse Mansourah dont il était amoureux. Mais la Reconquista rattrape Salim à Oran et bouleverse le fragile royaume qui devient le vassal de la couronne d'Espagne. Maîtrisant les langues ibériques, il devient l'interprète et l'ami du commandant Martin d'Argotte. Parmi ses multiples fonctions, il est tantôt l'allié, tantôt le confident des princes antagonistes et intercède dans les conflits fratricides. Salim se trouve alors au cœur des événements qui, à l'époque, allaient bouleverser toute la région du Maghreb, notamment le Maghreb central (l'Algérie), à savoir la Reconquista espagnole et l'arrivée des Turcs. Dans ces bouleversements qui allaient changer le paysage social et politique de l'Algérie, Salim est soutenu par son admirable épouse, la princesse Mansourah. La réalisation de ce long métrage – ce film de deux heures est une fresque historique et sera tourné avec des dialogues en arabe classique et en langue espagnole – revient à Mohamed Chouikh. Le tournage débutera l'année prochaine, au mois de février, d'abord à Alger, puis à Tlemcen, Oran, Ténès et Mostaganem. D'autres scènes du film dont le scénario et le dialogue sont de Mohamed Chouikh, seront tournées au Maroc, en Tunisie et en Espagne. Le tout devant être bouclé en 4 mois. Aux côtés d'acteurs algériens, le réalisateur a engagé des comédiens espagnols et de pays arabes. Le film veut proposer un regard algérien orienté en direction de l'histoire, mais aussi une lecture algérienne de l'Algérie. «C'est un pan important de notre histoire qui n'est pas enseigné à nos élèves dans les manuels scolaires», estime Yamina Chouikh, qui accompagne son mari dans cette aventure cinématographique. «L'objectif de ce film est de donner un aperçu sur cette époque et d'ouvrir une parenthèse de l'histoire», ajoute-t-elle. A rappeler que le premier tour de manivelle a été donné, il y a deux ans, au mois de novembre 2008. Le tournage qui devait débuter aussitôt, a été interrompu et ce, pour des raisons budgétaires. L'Andalou, rappelons-le, a bénéficié du soutien du ministère de la Culture, dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), le Centre national de la cinématographie algérienne et l'Office national des droits d'auteur.