Il était une fois, une petite fille, Lusine, qui vivait avec sa famille, au cœur de la forêt luxuriante de «bois d'Orille». Depuis toujours, les bois avaient fourni le gîte et le couvert à toute la petite famille. Lusine était très jeune et elle aimait par-dessus tout se promener le long des chemins sinueux, bordés de jolies fleurs multicolores, s'enivrer des effluves capiteux des champignons, admirer la majesté des arbres protecteurs et jouer avec toutes sortes de petits animaux nullement effrayés par sa présence. Son meilleur ami, Willy, un espiègle petit lapin, l'accompagnait chaque jour pour d'interminables promenades. Les saisons, les années se succèdent et jamais rien ne vient perturber la tranquillité de leur univers. Lusine était douée de la capacité de comprendre le langage de la Nature. C'est Willy qui le lui avait appris et elle comprenait désormais tous les êtres vivants qui l'entouraient. Un soir, alors que le soleil était déjà presque couché, les deux compères étaient tellement éloignés de la chaumière, qu'ils n'avaient plus le temps de rentrer chez leurs parents. Qu'importe ! La forêt était leur amie ! Lusine demanda donc à un vieux chêne de les abriter pour la nuit. Alors qu'ils étaient blottis l'un contre l'autre entre les méandres de l'écorce du vieil arbre, ce dernier leur fît part de son souci : — «Quelle tristesse d'être toujours ainsi ! Je m'ennuie ! Mes amis le hêtre, le boulot, le cèdre et bien d'autres sont comme moi ! Nous nous languissons chaque jour ! Les fleurs, elles, sont admirées pour leurs couleurs, leurs odeurs... Alors que nous, nous nous contentons de grandir ... grandir ... de sorte que plus personne ne nous remarque plus !» Lusine fut très touchée par le désarroi des arbres. La morosité avait envahi la forêt et Lusine était déterminée à aider ses amis à retrouver la sérénité. Elle en fit part à Willy et tous deux se mirent à chercher une solution. Dès le lendemain, les deux complices se mirent en route pour la rivière ; Ils savaient que là, ils pourraient consulter l'Esprit de la forêt sans trop le déranger. En effet, alors que Lusine et Willy arrivaient au pied d'une jolie cascade, ils trouvèrent un lutin, tout vêtu de vert, profondément occupé à s'admirer dans l'Onde. — «Qui me dérange ?», fit-il en sursautant. (à suivre...)