Singulier n Les plombiers, les mécaniciens, les receveurs de bus... Des métiers pourtant au service du citoyen. Eh bien, non. L'arnaque en tous genres est devenue un sport national dans notre pays. Aujourd'hui, tout le monde arnaque tout le monde. Prenons l'exemple des artisans plombiers. Rares sont ceux honnêtes qui vous présentent un devis conforme à la réalité des travaux. Soit ils trichent sur la facture qu'ils gonflent de manière éhontée, surtout en ce qui concerne la main-d'œuvre, soit ils doublent le prix de la pièce changée. Pour une même fuite d'eau dans une salle de bains par exemple, trois plombiers appelés séparément proposeront trois factures différentes avec évidemment une qualité de finition différente. Cela pour les véritables plombiers. Et ceux qui ne sont pas du métier, les bricoleurs, ont plus de chance de vous casser un siphon au lieu de remplacer un joint. Un plombier appelé pour réparer des toilettes bouchées est même arrivé à casser et défoncer le sol pour trouver l'endroit de la panne. La veille, un autre plombier a passé trois quarts d'heure à vidanger les mêmes toilettes avec un simple fil de fer sans rien réparer. Le premier a facturé son travail à 400 DA et le second à 1 200 DA ! Et c'est pire quand il s'agit de mécaniciens. Là, l'escroquerie peut porter sur des millions de centimes. Plus la pièce est chère, plus elle est majorée. Cela quand le client n'achète pas lui-même ses pièces. D'autres mécaniciens s'approvisionnent directement à la casse et remplacent une pièce en très bon état — en vue de la revendre à un autre client — par une autre défectueuse. La même expérience a été faite, là aussi, auprès de trois tôliers. L'aile droite d'une Mégane légèrement cabossée a été proposée pour réparation et peinture d'origine à 6 000 DA pour le premier, 5 000 DA pour le deuxième et... 9 000 DA pour le troisième avec, à chaque fois, un délai différent pour la finition. Et puisque nous parlons de voitures, l'arnaque la plus répandue actuellement : «la course» que pratiquent de nombreux chauffeurs de taxi. Quel que soit le trajet, pas un seul "taxieur" de cette honorable profession n'a été capable de nous dire si elle était indexée sur le nombre de kilomètres parcourus, le nombre de barrages à supporter ou le nombre de litres de carburant à dépenser.