Précision n Les services du ministère des Affaires étrangères «n'ont été ni informés ni consultés» au sujet des nouvelles mesures de la France. C'est ce qu'a indiqué à l'APS, ce dimanche matin, une source proche du ministère. «Cette mesure, si elle venait à être confirmée, laisserait planer le doute sur la bonne foi des milieux d'affaires nationaux», a-t-on ajouté, estimant que cette mesure «préjuge du résultat des discussions consulaires devant commencer dans un proche avenir». Les mesures françaises, estiment des observateurs, risquent de porter préjudice au bref rapprochement entre les deux pays après plusieurs mois de brouille. Ainsi au moment où les groupes français revendiquent davantage de contrats en Algérie, les commerçants algériens souhaitant se rendre en France devront signer une déclaration sur l'honneur dans laquelle ils s'engageront à ne pas demander de titre de séjour en France ni à y bénéficier de prestations sociales ou médicales. Au-delà de son aspect humiliant, cette mesure du ministère français de l'Intérieur – dirigé par Brice Hortefeux, un ministre condamné le 4 juin pour injure raciale après des propos sur les Arabes – est en contradiction avec les objectifs français en Algérie. Au moment où on exige davantage de liberté pour les investisseurs français en Algérie, on empêche les commerçants algériens – qui sont aussi des investisseurs – de se rendre librement en France. Au 30 novembre 2010, pour les onze premiers mois de l'année, la France a délivré un total de 125 027 visas à des Algériens. En 2009, les Russes ont été la première nationalité pour les documents délivrés (253 112), suivis des Chinois (170 188), des Marocains (151 509) et des Algériens (130 013), selon les chiffres du ministère. Le secrétaire d'Etat algérien chargé de la Communauté algérienne établie à l'étranger, Halim Benatallah, a déjà réagi à la mi-décembre aux recommandations de Hortefeux sur la limitation de visas de court séjour pour les Algériens. «Le message du ministre français pour la réduction des visas de court séjour et le durcissement des conditions de leur octroi a le mérite de la clarté», a-t-il déclaré. Les Algériens et tous les Maghrébins en général «ont des raisons légitimes de se déplacer en Europe» et «la question des visas de court séjour est cruciale pour les millions d'Algériens et de Maghrébins de bonne foi», a indiqué le responsable algérien en soulignant que le sujet sera à l'ordre du jour pour des prochaines négociations consulaires bilatérales.