Les Etats-Unis ne furent pas seuls à vouloir instaurer un contrôle au scanner pour les voyageurs en provenance de notre pays. La France avait emboîté aussitôt le pas à cette décision controversée de Washington. Notre pays, comme d'ailleurs beaucoup d'autres, avait vivement réagi à cette mesure jugée discriminatoire et ingrate. Elle était surtout inattendue à l'égard d'un pays qui a lutté de pied ferme contre le terrorisme. Des terroristes ont été neutralisés et des réseaux qui ont des ramifications internationales démantelés. Les officiels dans presque tous les pays occidentaux avaient salué et reconnu cet engagement frontal de l'Algérie contre les semeurs de mort. En contenant ce péril, c'est aussi la sécurité de la France qui est préservée. Ce pays a été menacé à plusieurs reprises et l'évolution de la situation en Algérie a des répercussions directes en France. L'Algérie a multiplié les démarches pour se voir retirer de cette liste. Après des entrevues à Alger avec un haut responsable du gouvernement américain qui avait laissé entrevoir un assouplissement de la position de son pays, un forcing. L'ambassadeur d'Algérie en France, M. Missoum Sbih, a été reçu mercredi à sa demande par le secrétaire général du ministère français des Affaires étrangères et européennes, M. Pierre Sellal, annonce jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette initiative conforte la démarche d'Alger qui n'accepte nullement de figurer sur cette liste qui jette le doute sur la crédibilité et l'efficacité de ses services de sécurité. «L'entretien a porté sur la décision du gouvernement français d'inscrire l'Algérie sur une liste de pays dits à risque induisant un renforcement du contrôle des passagers en provenance des aéroports algériens», indique le MAE. Même si les sujets de friction existent entre les deux pays, se contenter d'un ordre du jour avec un seul point indique bien l'irritation d'Alger. L'ambassadeur d'Algérie a de nouveau souligné «le caractère discriminatoire de cette mesure intervenue unilatéralement sans consultation ni information préalable de la partie algérienne». «Il n'a, en outre, pas manqué de réitérer la position, déjà exprimée par notre pays à l'attention des autorités françaises, sur le caractère inopportun et injustifié de cette mesure qui porte préjudice aux relations algéro-françaises». Y aura-t-il du répondant au gouvernement français ? S'il est certes caractérisé par un suivisme atlantiste, il est conscient du poids d'un partenaire comme l'Algérie. Ne serait-ce que dans la réussite de la mise en place de l'UPM qui semble tenir à cœur à Sarkozy.