Images Câbles électriques balançant, cages d?escalier pleines de détritus, balançoires, lorsqu?elles existent, usées et rouillées, des escaliers détériorés, des caves d?immeubles sales. Nos cités représentent, aujourd?hui, un véritable danger pour les habitants. L?image d?enfants jouant avec un câble électrique traînant sur le sol ou celle d?ordures abandonnées depuis des semaines est, d?ailleurs, devenue courante. «Celui qui a de la chance n?habitera jamais dans une cité», souligne un jeune, la trentaine, qui a passé sa vie à la cité Gai Soleil de Châteauneuf. Dans son quartier, la mal vie, le manque d?hygiène et les odeurs nauséabondes provenant des cages d?escaliers sont le quotidien des habitants. Même le grand coup de pinceau qui a été donné à l?immeuble dans le but de l?embellir n?a pas changé grand-chose. Les ordures, la route détériorée, l?absence d?espace vert étouffent ce quartier. La démission de l?Etat dans la gestion des cités a d?ailleurs fortement contribué à la détérioration de la situation. L?insécurité, le danger sont devenus tellement évidents que les occupants des immeubles n?aspirent plus à un quelconque changement. Pis encore, la consommation de drogues a pris des proportions alarmantes dans ces cités. Les cages d?escaliers sont, d?ailleurs, devenues, dans certaines cités, des espaces de rencontre entre dealers et clients. D?autres cités, sont réputées pour être des lieux où opèrent les voleurs. C?est le cas d?une cité se trouvant au 1er-Mai. Ici, plusieurs cas d?agressions et de vol de portables et de bijoux ont été enregistrés. D?ailleurs, des citoyens ont même été obligés de prévenir les passants du danger qui les guette en mentionnant en rouge et en gros caractères sur les murs, en face de la cité, «Attention au vol !». Par ailleurs, un phénomène qui a tendance à prendre sérieusement de l?ampleur dans nos cités mérite d?être signalé : plusieurs habitants squattent de petites parcelles de terrain se trouvant devant leur domicile pour cultiver un potager, construire des escaliers ou carrément ouvrir un commerce. «Mon voisin a commencé par planter des arbres devant chez lui et a fini par s?approprier cet espace pour en faire un salon de coiffure», s?insurge un citoyen habitant à la cité Sahel à Bouzaréah. Il affirme que même une requête auprès de services de l?APC est restée vaine en raison, selon lui, des bonnes relations qu?entretient son voisin avec les responsables de cette institution. Un citoyen de cette cité s?est permis de fermer une des deux portes principales de l?immeuble, poussant ses voisins de palier à faire tout un détour, dans le but d?éviter qu?on passe devant sa fenêtre qui se trouve au rez-de-chaussée. Dans une autre cité, à Chevalley, plusieurs habitants se sont approprié un espace vert à proximité de leurs immeubles pour étendre leur linge. Dans un quartier à Ouled Fayet, des locataires ont décidé de barrer la route aux automobilistes en dressant des barrages à l?aide de pierres au milieu de la route pour empêcher ces derniers d?emprunter le chemin qui mène à leur cité. Le même constat est fait dans plusieurs cités d?Alger, notamment, à la cité Cilla 2 de Bir Mourad-Raïs où un couple a construit sa baraque au milieu d?un espace vert.