Résumé de la 107e partie n Victoria raconte ses aventures à Richard, mais sans évoquer le foulard de tricot rouge et Mrs Defarge... Est-ce qu'il ne boit pas ? — On le dit. Pour moi j'en doute fort. Richard croisa les bras et hocha la tête. — Je me demande si je rêve ! J'ai l'impression d'être plongé dans un roman de William Le Queu ou de Phillipe Oppenheim, à moins que ce ne soit dans l'œuvre d'un de leurs distingués imitateurs. Sommes-nous dans la réalité ? Et, dans l'affirmative, êtes-vous l'héroïne persécuté ou la méchante femme ? Victoria pensait à un autre problème. — Ce que je voudrais bien savoir, dit-elle, c'est ce que nous allons dire au docteur Pauncefoot Jones. Il faudrait tout de même lui expliquer… Richard sourit. — Nous ne lui dirons rien du tout ! A quoi bon ? Ils se mirent en route dès le petit jour. Victoria se sentait mélancolique et c'est la gorge un peu serrée qu'elle jeta un dernier regard sur le Tell, tandis que le camion s'en allait vers le désert. Trois heures plus tard, ils étaient à Bagdad. Laissant le chauffeur et le cuisinier s'occuper seuls du ravitaillement, Richard se fit déposer au Tio Hôtel, avec Victoria. On venait de lui remettre son courrier, fort abondant, et celui plus considérable encore, du docteur Pauncefoot Jones, quand Marcus survint, massif et radieux comme à son ordinaire. L'hôtelier fit fête à Victoria et lui reprocha amicalement de n'être point venue au Tio depuis longtemps. Il n'était évidemment pas au courant de l'enlèvement de Victoria. Edward, sur le conseil de Mr Dakin sans doute, n'avait vraisemblablement pas alerté la police. Victoria demanda à l'hôtelier si Mr Dakin était à Bagdad. — Mr Dakin ?... Nous l'avons vu hier... Non, avant-hier... Et nous attendons un de ses amis, le capitaine Crosbie, qui arrive aujourd'hui de Kermanshah... — Vous savez où se trouve le bureau de Mr Dakin ? — Naturellement ! Qui est-ce qui ne connaît pas l'Iraqi-Iranian Oil Company ? — Parfait ! Il faut que j'aille voir Mr Dakin tout de suite. J'irai en taxi, mais je tiens à être sûre que le chauffeur ne se perdra pas en route... — Je lui donnerai moi-même toutes les explications nécessaires. Victoria installée dans le taxi. Marcus fit la leçon au conducteur. — J'oubliais, dit Victoria, il me faudrait une chambre ! Vous en avez une pour moi ? — Bien sûr ! Je vous en donnerai une qui est magnifique et je compte que vous dînerez ici ce soir. Je vous commanderai un steak monumental, et vous aurez du caviar. Auparavant, nous boirons un verre ensemble ! — Entendu !... Dites-moi Marcus, vous ne pourriez pas me prêter un peu d'argent ? — Mais comment donc, ma chère amie ! Voici mon portefeuille... Prenez ce qu'il vous faut ! Cinq minutes plus tard, Victoria pénétrait dans le magnifique immeuble occupé par les services de l'Iraqi-Iranian Oil C°. (à suivre...)