Résumé de la 110e partie n Dakin explique à Victoria qu'on lui a teint les cheveux afin de rendre plus difficile l'identification de son cadavre... Le docteur Rathbone m'avait prévenue... Je devrais plutôt dire «menacée». Je crois qu'il s'était rendu compte que je n'étais pas celle que je prétendais être. — Rathbone est loin d'être un imbécile. — En tout cas, je suis rudement contente de ne pas être obligée de retourner chez lui ! Tout à l'heure j'ai fait semblant d'être brave, mais, en réalité, je meurs de peur. Ce qui m'ennuie, c'est que, si je ne vais pas au Rameau d'Olivier, il y a des chances pour que je ne revoie pas Edward ! Dakin sourit. — Si Mahomet ne vient pas à la montagne, la montagne vient à Mahomet. Vous allez tout de suite écrire un mot à Edward, vous lui direz que vous êtes au Tio et que vous comptez sur lui pour récupérer vos affaires et vous les apporter à l'hôtel. Vers la fin de la matinée, j'irai voir le docteur Rathbone au sujet d'un gala qu'il doit organiser prochainement. Il me sera facile de glisser votre billet à son secrétaire et vous pouvez donc être sûre qu'il ne s'égarera pas entre les mains de votre ennemie Catherine. Pour vous, vous allez rentrer au Tio et attendre. Enfin, Victoria, si... Il hésitait. — Si ? — Si… si vous vous trouvez dans une situation difficile, quelle qu'elle soit, tâchez de vous en tirer en ne pensant qu'à vous, à vous seule ! On veillera sur vous, autant qu'il sera possible, mais vos ennemis sont puissants et vous savez malheureusement bien des choses. Ce que je vous demande de bien comprendre c'est qu'à partir du moment où vos affaires seront au Tio, vous n'avez plus envers moi la moindre obligation. Je rentre directement à l'hôtel, dit Victoria. Je ne m'arrêterai en chemin que pour acheter de la crème, un peu de poudre et du rouge à lèvres. Après tout… Dakin compléta la phrase inachevée. — Après tout, une jolie femme à le droit de ne pas aller au combat complètement désarmée. — Avec Richard Baker, à qui j'aurais pourtant bien aimé prouver que je pouvais ne pas être trop vilaine, ça n'avait pas tellement d'importance. Mais avec Edward... Ses cheveux blonds soigneusement coiffés, le museau poudré et les lèvres peintes, Victoria, assise sur la terrasse du Tio, jouait une fois de plus le rôle de Juliette attendant Roméo. Roméo ne tarda pas trop. Elle le vit, qui traversait une pelouse, et elle l'appela : — Edward ! Il leva la tête. — Ah ! vous êtes là ? — Vous voyez !... Montez ! — J'arrive. Il la rejoint sur la terrasse déserte. — Ici, dit Victoria, on est tranquille... Il la regardait, l'air perplexe. — Dites-moi, Victoria, qu'est-ce que vous avez fait à vos cheveux ? Elle poussa un soupir exaspéré. — La prochaine personne qui me parlera de mes cheveux je lui laboure la figure avec mes griffes ! — Moi, je les aimais mieux comme ils étaient... (à suivre...)