Résumé de la 111e partie n Attablée à la terrasse du Tio Hotel, Victoria interpelle Edward qui lui dit la préférer avec ses cheveux naturels... Il faudra aller le dire à Catherine ! — Catherine ? Qu'est-ce qu'elle a à voir là-dedans ? — Tout ! Vous m'avez demandé de devenir son amie, je vous ai obéi… et je suppose que vous ne savez guère où ça m'a menée ! — Qu'êtes-vous devenue pendant tout ce temps, Victoria ? Je commençais à être très inquiet. — Vraiment ? Et où pensiez-vous que j'étais ? — A Mossoul, bien sûr ! Catherine m'avait transmis votre message, en me disant que vous aviez dû partir brusquement pour Mossoul et que vous me donneriez bientôt de vos nouvelles… — Et vous avez cru ça ? — Je pensais que vous étiez sur une piste intéressante. Evidemment, vous ne pouviez pas dire grand-chose à Catherine. — Et il ne vous est pas venu à l'idée que Catherine mentait ? Elle aurait pu vous dire qu'on m'avait assommée... — Hein ? — Oui, assommée ! Et puis aussi droguée, chloroformée, emprisonnée... — Mon Dieu ! Jamais je n'aurais supposé... Mais, dites-moi, Victoria, vous croyez qu'il est prudent de parler de tout ça ici, en plein air ?... Si nous montions à votre chambre ? — Si vous voulez. Vous avez apporté mes affaires ? — Oui. Vos bagages sont dans le hall. — Bravo ! Quand on n'a pas changé de vêtements depuis quinze jours. — Mais enfin, Victoria, qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? — Ce sera long à vous raconter ! — Vous ne savez pas ce qu'on va faire ? J'ai la voiture... Vous connaissez le Devonshire ? Victoria ouvrit de grands yeux. — Le Devonshire ? — Rassurez-vous, c'est un autre Devonshire !... «Un petit coin qu'on appelle comme ça, tout près de Bagdad .... A cette époque de l'année il est ravissant. On y va ? — Mais que dira le docteur Rathbone ? — Et zut pour le docteur Rathbone ! D'ailleurs, je commence à en avoir plein le dos, du docteur Rathbone ! Dévalant les marches de l'escalier, ils coururent jusqu'à la voiture comme des amoureux en escapade. Edward se mit au volant et l'on sortit de Bagdad par une large avenue qui conduisait vers le sud. L'auto tourna à gauche, roula un certain temps dans un aimable décor de palmeraies, pour s'arrêter enfin au milieu d'un petit bois que traversaient des canaux d'irrigation. Les arbres, des amandiers et des abricotiers, étaient en fleur. L'endroit était charmant. Au loin, on apercevait le Tigre. Victoria descendit de voiture et respira profondément. — Magnifique ! s'écria-t-elle. On se croirait en Angleterre au printemps. L'air embaumait. Ils firent quelques pas pour aller s'asseoir sur un tronc d'arbre couché sur le sol. Ils avaient au-dessus de leurs têtes comme un dôme de fleurs roses. — Maintenant, dit. Edward, vous allez me raconter tout ce qu'il vous est arrivé ! (à suivre...)