Spirale n Le chef d'état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS) ivoiriennes, loyales à Laurent Gbagbo, a accusé, hier, le camp d'Alassane Ouattara d'être à l'origine des récentes violences meurtrières à Abidjan. «Il ne se passe pas un jour sans que les FDS soient les cibles principales d'attaques armées par des individus embusqués qui répondent aux incessants appels à la désobéissance civile, à l'insurrection armée et aux assassinats de toute nature lancés par des politiciens retranchés à l'hôtel du Golf», a déclaré le général Philippe Mangou dans un message lu à la télévision publique RTI. Le QG de M. Ouattara, qui, comme M. Gbagbo, revendique la présidence, se trouve dans cet hôtel d'Abidjan, soumis à un blocus des FDS. Le couvre-feu nocturne, instauré hier jusqu'à samedi matin dans deux quartiers de la capitale, où des violences entre FDS et hommes armés ont fait au moins 11 morts les deux dernières nuits, «sera mis à profit» pour «rechercher et débusquer toutes les personnes qui sont responsables de ces attaques», a ajouté le général. Les «attaques armées assimilées à des actes de guerre» et dirigées contre les FDS placent ces forces en position de «légitime défense», a-t-il averti, en menaçant d'étendre le couvre-feu à d'autres quartiers de la ville en cas de nécessité. Les Forces de défense et de sécurité «n'ont jamais été aussi unies et solidaires, et leur combat majeur reste la sauvegarde de la souveraineté de la République», a assuré le général Mangou. Après les affrontements meurtriers à Abidjan, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a adressé hier un nouvel avertissement au camp du président sortant, Laurent Gbagbo. «Le secrétaire général est profondément préoccupé par les événements en cours dans le quartier d'Abobo à Abidjan où des affrontements entre la population civile soutenant le Président Ouattara et des Forces de sécurité ivoiriennes, qui ont effectué un raid dans la zone, se seraient soldés par six morts», a indiqué le porte-parole de M. Ban, Martin Nesirky. «Des informations selon lesquelles les forces loyales à M. Gbagbo planifieraient de lancer ce soir une nouvelle opération dans la zone sont particulièrement inquiétantes», a ajouté le porte-parole, selon qui «les forces loyales à M. Gbagbo tentent de forcer les unités militaires et de police de l'Onuci qui ont été déployées pour protéger les civils, à quitter la zone». «Le secrétaire général lance un avertissement à ceux qui organiseraient ou exécuteraient l'opération planifiée qu'ils seront tenus pour responsables de leurs actes», a prévenu son porte-parole, qui a réaffirmé que «toute attaque contre le personnel de maintien de la paix des Nations unies est inacceptable». Les violences illustrent la persistance de la crise dans laquelle la Côte d'Ivoire est plongée depuis l'élection présidentielle du 28 novembre, pour laquelle tant Laurent Gbagbo qu'Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale, revendiquent la victoire.