Résumé de la 2e partie n Frère La Joie fait croire à très Saint Pierre – pour avoir mangé le cœur de l'agneau – que ce dernier n'en avait pas. Et tous deux poursuivent leur chemin... «Passe devant !» ordonna le très Saint Pierre. «Non !», répondit Frère La Joie, «va toi d'abord !» et il pensa «si l'eau est trop profonde, je resterai en arrière !» Alors le très Saint Pierre s'avança dans le torrent, l'eau était peu profonde et lui arrivait aux genoux. Puis vint le tour de Frère La Joie, brutalement le flot enfla et lui monta jusqu'au cou. Il appela : «Frère, aide-moi !» Le très Saint Pierre lui dit : «Voudras-tu aussi avouer que tu as mangé le cœur de l'agneau ?» «Non, répondit-il, je ne l'ai pas mangé.» Alors le flot se fit plus fort et arriva jusqu'à sa bouche. «Aide-moi, frère.» Le très Saint Pierre lui dit à nouveau : «Voudras-tu aussi avouer que tu as mangé le cœur de l'agneau ?» «Non , répondit-il, je ne l'ai pas mangé.» Le très Saint Pierre ne voulant pas le voir se noyer, laissa le flot retomber et l'aida enfin à sortir. Puis ils continuèrent leur voyage et arrivèrent dans un nouveau royaume, là ils entendirent que la fille du roi était à l'article de la mort. «Hello ! frère !», s'écria le moine en s'adressant au très Saint Pierre, «Voici une affaire pour nous ! Si nous la soignons, nous sommes sauvés pour le reste de nos jours !» Mais le très Saint Pierre ne marchait pas très vite. «Allons du nerf mon frère, lui dit-il, afin que nous arrivions à temps !» Mais le très Saint Pierre marchait de plus en plus lentement, bien que Frère La Joie le tirât ou le poussât, lorsqu'ils entendirent que la fille du roi était décédé. «Voilà, c'est gagné !», s'exclama Frère La Joie, «c'est à cause de ton allure traînante !» «Calme-toi, lui rétorqua le très Saint Pierre, je peux faire mieux que la guérir, je peux la faire revenir du royaume des morts !» «S'il en est ainsi, dit Frère La Joie, tu dois pouvoir nous faire gagner la moitié du royaume !» Et là-dessus ils se rendirent au château royal où la tristesse était immense : le très Saint Pierre fit donc annoncer au roi qu'il pouvait rendre la vie à la princesse. On le mena donc au roi et on ordonna : «qu'on m'apporte un baquet rempli d'eau !» et quand on le lui eut apporté il demanda à tous de sortir, seul Frère La Joie pouvait rester. Là-dessus, il découpa le corps de la morte à chaque articulation et les jeta dans le baquet, sous lequel il avait allumé un feu pour les faire cuire. Lorsque toutes les chairs se furent détachées, il récupéra les beaux os d'un blanc immaculé et les posa sur une table, en les ordonnant dans leur position naturelle. Lorsqu'il eut fini, il s'avança et répéta par trois fois : «au nom de la sainte Trinité, morte, lève toi !» et à la troisième incantation, la princesse se leva, belle, vivante, et guérie. Alors le roi fou d'allégresse s'adressa au très Saint Pierre en lui déclarant : «réclame ta récompense ! et s'il faut te donner la moitié de mon royaume, qu'il en soit ainsi !» Mais le très Saint Pierre répondit : «Je n'attends rien pour cela !» (à suivre...)