Avec la vague de froid de la semaine dernière, la consommation d'électricité a enregistré un chiffre record. Dans les foyers, on a recouru – température oblige – à l'utilisation simultanée de l'éclairage, du chauffage et autres appareils électroménagers. Les responsables de Sonelgaz rassurent, durant les vagues de froid, il n'y aura pas, selon eux, de délestage. «Dimanche dernier à 19h 30, nous avons connu un record historique en termes de consommation d'électricité», a déclaré le P-DG de l'opérateur système électrique du groupe Sonelgaz. «La vague de froid enregistrée ces derniers jours, qui a commencé le week-end passé et qui dure actuellement, a entraîné cet appel de puissance qui était attendu», a ajouté Abdelali Badache. Ce «pic» historique, qui a atteint une Puissance maximale appelée (PMA) de 7.745 MW, a été enregistré par le Centre national de conduite de l'opérateur système. La vague de froid qui a traversé le pays, a généré une puissance maximale appelée (PMA) de 7.745 MW, soit une évolution très importante de l'ordre de 8,13% par rapport à la PMA de 7.163 MW enregistrée le 10 janvier 2010. La consommation d'électricité atteint ses plus hauts niveaux le soir, quand tous les foyers sont rassemblés chez eux et allument simultanément, éclairage, chauffages électriques et autres appareils ménagers. «Nous avons satisfait la demande en électricité le 23, sans difficulté et sans aucune contrainte. Nous avons répondu à la demande correctement avec la réserve qu'il fallait. Nous n'avons pris aucune mesure particulière ce jour-là pour couvrir la demande et nous pouvons couvrir plus», a assuré Abdelali Badache. Cependant, des perturbations et des coupures régulières qui peuvent durer plus de 30 minutes ont été enregistrées dans diverses localités. Interrogé sur cette question, le P-DG de l'opérateur système électrique a estimé qu'il faut «séparer les choses». «Lorsque l'on parle de couverture de la demande en termes de système global, cela veut dire que les moyens de production sont disponibles et que l'on peut répondre à la demande. Cependant, même si les moyens de production sont disponibles, il faut pouvoir transporter cette production et l'acheminer vers le consommateur», a expliqué M. Badache. «S'il y a eu quelques perturbations, ce ne sont pas des coupures qui ont été décidées à cause de l'offre ou à cause du système de production ou de transport, mais c'est dû probablement à des pannes sur le réseau de distribution», a-t-il ajouté. A ce titre, certains spécialistes du secteur affirment que le problème de la production d'électricité a été réglé, mais demeure le problème de transport. D'autres PMA peuvent encore être enregistrées si de nouvelles vagues de froid venaient à traverser le pays durant cette période hivernale, qui s'étale jusqu'au mois de mars. La PMA est la demande maximale de l'ensemble des consommateurs connectés au réseau. Elle correspond à ce qui est communément appelé «pointe de consommation» en référence au «pic» de la courbe de charge. Kabylie : l'obstacle humain Interrogé sur les perturbations dans l'alimentation en gaz naturel de quelques localités des wilayas de Tizi Ouzou et de Boumerdès, M. Badache a expliqué qu'il s'agit d'un problème dû à plusieurs facteurs, à savoir des points de corrosion sur un gazoduc qui alimente le centre du pays, et qui provient de Hassi R'mel. Ce problème a été déjà pris en charge par Sonatrach. «Au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, nous avons mis en service une dizaine de distributions publiques. Cela veut dire qu'une demande supplémentaire doit être satisfaite. Il y a un problème dû à un nouveau gazoduc qui devait renforcer cette région. Ce projet, qui va de Si Mustapha jusqu'à Azazga afin d'augmenter la capacité, rencontre des difficultés de réalisation. Il s'agit d'oppositions de citoyens qui n'ont pas autorisé le passage de ce gazoduc sur leurs terrains. «Si jamais les oppositions ne sont pas levées, le gazoduc ne sera pas réalisé. Ainsi, les difficultés de la wilaya de Tizi Ouzou seront toujours là.» Aucun délestage prévu A la question de savoir s'il y aura ou non des délestages durant cette saison hivernale, notamment durant les vagues de froid, M. Badache a estimé que le groupe Sonelgaz assure normalement la couverture de la demande telle qu'elle a été prévue et calculée en hiver sans difficulté. «Lorsqu'on fait une prévision, on ne programme pas de délestage. Quand on programme le délestage cela veut dire qu'on a échoué», a-t-il expliqué.