Résumé de la 9e partie n Souad n'a qu'une idée en tête : donner un enfant à son époux… Celui-ci ayant déjà répudié plusieurs femmes qu'il accusait d'être stériles. Elle a encore eu son cycle menstruel et si Tahar a manifesté ouvertement son mécontentement. — dis donc, tu ne vas pas me jouer le même tour que les autres ! — Non, a-t-elle répondu, effrayée, non ! — Cela me chagrinerait beaucoup, surtout que je tiens à toi ! Il tient à elle, mais elle sait que si elle ne lui donne pas d'enfant, il n'hésitera pas à la répudier comme les autres. Et d'ailleurs, il n'a pas hésité à le lui dire. — je veux un enfant, la prochaine fois, je prendrai des dispositions ! Voilà une journée qui va être gâchée ! La femme du gardien viendra faire le ménage et Souad s'enfermera dans sa chambre pour méditer sur son sort ! Elle allume la télévision mais très vite, elle s'ennuie. Elle va dans la bibliothèque, prend un livre et le feuillette : trop compliqué pour elle ! Il faudra qu'elle songe à s'inscrire à un cours de couture ou de sport ou encore d'informatique : l'essentiel est de tromper l'ennui… Mais aurait-elle le temps de suivre des cours ? le mois prochain, si elle a encore ses règles, Si Tahar risque de la répudier ! «Mon Dieu, mon Dieu…» Elle regarde autour d'elle : cette maison, ces richesses, ce luxe ; elle va peut-être les laisser à jamais ! Elle retournera dans l'étroit appartement de son père et connaîtra de nouveau la gêne et les privations. Elle est comme prise d'un vertige et doit s'appuyer sur un fauteuil pour ne pas tomber. — Madame… Elle sursaute et regarde dans la direction d'où lui parvient la voix. C'est Karim, le fils du jardinier qui lui a offert, il y a quelques jours, une rose. Et il tient à la main un petit bouquet. — Ah, c'est toi, dit-elle. — Peut-être que je dérange ? En réalité, il la dérange en ce moment où elle veut être seule, mais il est si gentil qu'elle n'ose pas le renvoyer. — J'ai pensé à vous apporter ces roses, dit-il, ce sont les plus belles du jardin ! Elle les prend et les met dans un vase, puis elle va chercher son sac. Elle prend un billet et le lui tend. — Oh non, dit-il, ce n'est pas pour l'argent ! Elle le regarde avec étonnement : il refuse de l'argent. — Tu m'offres ces fleurs, comme ça, dit-elle. Mais pourquoi ? — Parce que vous êtes vous-même belle comme une fleur ! Le compliment la surprend agréablement. Le jeune homme, lui, rougit. Pas besoin de lui demander d'étaler ses sentiments : il est amoureux d'elle ! Elle le regarde longuement, puis elle lui dit, doucement : — je vais te servir une limonade, assois-toi. Il s'assoit. (à suivre...)