Rush n Plus de 200 jeunes se sont présentés hier, lundi, à la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de Jijel pour y subir des tests leur permettant d'obtenir un diplôme de qualification en relation avec leur activité. Ces tests s'adressent aux jeunes, garçons et filles, qui exercent un métier sans disposer de diplôme justifiant leur niveau et qualification professionnelle. Ils concernent essentiellement les créneaux de l'artisanat d'art, de la production et des services, a indiqué Abdelhak Kerdid, directeur de la CAM. Trois commissions techniques composées de membres du bureau de la Chambre et de maîtres artisans forment le jury devant évaluer les postulants. Au cours de l'année écoulée, pas moins de 2 600 diplômes de qualification avaient été décernés à travers l'ensemble de la wilaya, 140 candidats seulement ayant été disqualifiés pour «insuffisance de résultats». Durant la même période, 204 détenus des établissements de rééducation de la wilaya et 189 autres de la wilaya de Mila avaient décroché leur diplôme de qualification, selon M. Kerdid. L'instauration de ce système d'évaluation sanctionné par un certificat a, notamment, pour objectif d'offrir davantage de chances aux jeunes non diplômés, mais disposant d'un réel savoir-faire, de s'insérer dans la vie socioprofessionnelle et, surtout, de les mettre en contact avec les dispositifs de soutien à l'emploi et à la création de microentreprises. Des candidats rencontrés hier dans les locaux de la CAM n'ont pas manqué de saluer cette initiative. «J'ai exercé comme maçon pendant une dizaine d'années et ce diplôme de qualification va me permettre de mettre sur pied ma propre microentreprise de maçonnerie», a affirmé l'un d'entre eux au sortir d'un entretien avec les membres du jury. Pour sa part, une coiffeuse autodidacte a exprimé son vœu de créer un salon de coiffure pour femmes «bien équipé et selon les normes requises» grâce à ce diplôme. Il en est de même pour ce jeune pizzaïolo qui a exercé pendant une décennie sans diplôme, bien que connu pour être un authentique «virtuose» sur la place de Jijel où l'on ne se lasse pas de le voir faire tournoyer sa pâte à pizza avec une étonnante maîtrise. Ces tests ont lieu tous les 15 jours, a indiqué le directeur de la CAM. Cette structure compte lancer, par ailleurs, un cycle de formation-apprentissage chez les maîtres artisans et les entrepreneurs afin de permettre à de nombreux jeunes qui n'ont pas eu l'occasion de fréquenter les établissements de formation professionnelle d'apprendre un métier et d'entrevoir l'avenir avec sérénité.