Cinéma n Le projet du film Krim Belkacem-Darguez, du nom d'une des plus grandes figures de la Guerre de Libération nationale, est «en attente depuis deux ans et demi» d'une réponse du ministère des Moudjahidine. «Nous attendons depuis deux ans et demi une réponse (validation ou refus) qui ne vient pas», s'est indigné Ahmed Rachedi qui estime que cette attitude du ministère des Moudjahidine relève d'une «espèce d'inertie qui ne dit pas son nom», plus qu'elle ne renvoie à un refus clair du scénario. Le projet du long métrage avait été soumis au ministère de la Culture qui l'a transféré au ministère des Moudjahidine, a rappelé le cinéaste. Le ministère des Moudjahidine est seul habilité à valider ou rejeter les scénarios de films traitant de la Guerre de Libération, après examen par son centre d'études historiques sur la guerre de libération qui regroupe des chercheurs et des universitaires spécialisés. Les premières observations du centre transmises au cinéaste comportaient deux recommandations. La première porte sur le changement du titre du film, Darguez, (C'est un homme, en tamazight) et la deuxième concerne l'espace, jugé «trop important», donné dans le scénario à Abane Ramdane, autre figure marquante de la Guerre de Libération et concepteur du Congrès de la Soummam. «Il n'y a rien dans le contenu du film qui puisse conduire à son rejet», s'est défendu Ahmed Rachedi qui avait déjà exprimé son refus d'introduire les changements exigés, s'attachant à l'intégrité du scénario initial. S'agissant des sources qui ont servi de base pour l'élaboration du film, le cinéaste a encore répété qu'il s'était appuyé sur des témoignages authentiques, celui, par exemple, du commandant Zerrari (de son nom de guerre Azzedine), ami proche du défunt, ainsi que sur d'autres sources, rares, écrites sur le sujet. Le film coécrit par le commandant Azzedine et le scénariste Boukhalfa Amazit d'une durée de deux heures, retrace le parcours de Krim Belkacem, figure de proue de la Guerre de Libération, assassiné en 1972 à Berlin. Questionné sur le sort réservé au film d'Ahmed Rachedi, le directeur du Centre des recherches historiques sur la Guerre de Libération, affilié au ministère des Moudjahidine, Djamel Yahiaoui a affirmé que la commission de lecture du centre «a validé le contenu historique du long métrage». «Nous avons remis notre rapport sur le texte du contenu du film, qui était favorable, il y a 2 ou 3 mois au ministère des Moudjahidine», a-t-il assuré ajoutant que «le centre n'a d'autres prérogatives que la vérification du contenu historique des productions de ce genre» et que le dernier mot quant à la validation ou au rejet, revient au ministère des Moudjahidine.