Le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, confronté à des protestations populaires, a annoncé ce mercredi qu'il renonce à briguer un nouveau mandat et appelé l'opposition à arrêter les manifestations et à reprendre le dialogue. Lors d'un discours devant le Parlement, M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a, en outre, annoncé le report des élections législatives prévues pour le 27 avril, et dont la tenue, en l'absence d'une réforme politique, était contestée par l'opposition. Le discours du président Saleh intervient à la veille d'une «Journée de la colère» jeudi, à l'appel de l'opposition. Des milliers de Yéménites, inspirés par la Tunisie et l'Egypte, avaient déjà manifesté jeudi dernier à Sanaâ à l'appel de l'opposition pour réclamer le départ du chef de l'Etat. «Je suis contre un renouvellement de mon mandat, et contre la transmission héréditaire du pouvoir», a déclaré M. Saleh, précisant qu'il demandait le gel des amendements constitutionnels dans l'intérêt national.» Les députés devaient examiner le 1er mars une révision constitutionnelle proposée par les parlementaires du Congrès populaire général (CPG) susceptible d'ouvrir la voie à une élection à vie du président. L'opposition le soupçonne en outre de vouloir transmettre le pouvoir à son fils aîné, Ahmed, chef de la Garde républicaine, unité d'élite de l'armée. M. Saleh a appelé l'opposition à «geler les manifestations» et à reprendre le dialogue avec le CPG, interrompu depuis la décision des autorités d'organiser des élections législatives le 27 avril sans attendre le résultat de ce dialogue sur des réformes politiques. Le président Saleh a également appelé à la formation d'un «gouvernement d'union nationale». Au pouvoir depuis 1978, M. Saleh a été élu pour la première fois en 1999 au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. Il a été réélu pour la deuxième fois en 2006 pour un mandat qui arrive à expiration en 2013.