Agacement n La vieille femme tente de remplir un seau qui fuit de toutes parts de sorte qu'elle ne parvient pas à le remplir. Il était une fois, un homme et une femme qui avaient sept garçons et une fille. La fille, appelée El-Euldja, était aimée non seulement par ses parents mais aussi par ses frères. qui satisfaisaient tous ses désirs. On veillait beaucoup sur sa santé et on la protégeait contre tous les dangers. Un jour, alors que son père s'apprêtait à aller au souk, il lui demande : — Ma chère, que veux-tu que je te ramène ? La jeune fille sourit. — Rien, mon père, j'ai tout ce qu'il me faut ! Et le père s'en va. Il est très content que sa fille ne manque de rien. Un jour, alors que El-Euldja va chercher l'eau à la fontaine du village, elle trouve une vieille femme en train de remplir un seau qui fuit de toutes parts de sorte qu'elle ne parvient pas à le remplir. — Grand-mère, laisse-moi remplir mon seau ! La vieille tourne vers elle une face grimaçante. — Tu vois bien que je remplis le mien ! La jeune fille sourit. — Ton seau fuit, tu ne parviendras jamais à le remplir. Rentre chez toi et cherche-toi donc un autre récipient ! Mais la vieille fait la sourde oreille. La jeune fille insiste. — Laisse-moi puiser ! — Attends ton tour ! El-Euldja proteste. — Tu me fais perdre mon temps ! La vieille ne répond pas. Alors la fille la pousse. — Je remplirai mon seau et puis je te laisse faire, tu peux, si tu veux, rester toute la journée ! La vieille manque de tomber. — Ah, tu me brutalises ! — Tu n'as pas voulu écouter la voix de la raison ! Elle se mit à remplir son seau. La vieille, elle, s'approche d'elle. — Toi, je te reconnais… Elle lui saisit la main. — Tu es la fille unique aux sept frères ! El-Euldja la repousse. — Laisse-moi tranquille ! La vieille se met à ricaner. — Ah, tu fais la fière ! — Pas du tout ! —Tes parents te font tes quatre volontés, mais va, tu n'as pas la robe de soie qui se met debout toute seule et qui danse ! La vieille prend son seau et s'en va. (A suivre...)